Du 6 au 10 décembre, 25 magistrats du Haut-Katanga ont terminé à Lubumbashi une formation dédiée à la lutte contre la traite des personnes. La formation était organisée par le Conseil supérieur de la magistrature, la Coordination de la jeunesse pour la lutte contre les violences faites aux femmes et la traite des personnes (CJVFTP), une entité relevant de la présidence de la République, ainsi que l’Association du barreau américain, Initiative pour l’État de droit (ABA ROLI).
L’objectif principal pour les trois structures est qu’à l’issue de cette formation, les magistrats formés, dont beaucoup ignoraient l’existence de la loi n°22/067 criminalisant la traite des personnes en RDC bien que promulguée il y a deux ans, maîtrisent les indicateurs de cette problématique et soient en mesure d’assurer l’accès à la justice pour les victimes tout en engageant des poursuites contre les trafiquants.
« Celles et ceux qui ont été sélectionnés pour participer à cet atelier de formation sont majoritairement des chefs d’office, c’est-à-dire des responsables de parquets et de tribunaux », a déclaré Ely Thelot, conseiller principal du Barreau américain.
« Nous croyons qu’ils maîtrisent désormais les indicateurs de la traite des personnes, connaissent chaque article de la loi 22/067 du 26 décembre 2022 et sont mieux outillés pour mener des investigations et des poursuites contre les réseaux de trafiquants d’êtres humains », a-t-il ajouté.
Pour la présidence de la République, représentée par la CJVFTP, la traite des personnes est non seulement une grave violation des droits humains, mais elle représente également un danger pour la sécurité intérieure du pays. C’est pourquoi cette question est prise très au sérieux.
« Toutes les provinces sont concernées par cette formation, car la traite des personnes constitue un danger pour la sécurité intérieure de notre pays et une violation grave des droits humains. Récemment, nous avons formé, avec nos partenaires de l’ABA et de l’USAID, les assistants sociaux, qui sont des agents du ministère des Affaires sociales. Là, c’était le tour des magistrats du Haut-Katanga. Les indicateurs montrent ici que les cas de traite des personnes prennent de l’ampleur », a expliqué Patrick Bosenge, représentant de la CJVFTP lors de cette formation.
Les actes constitutifs de la traite des personnes sont fréquents dans la société congolaise, mais passent souvent inaperçus, en partie parce que la loi n’est pas suffisamment connue par ceux qui sont chargés de l’appliquer. Les participants se sont engagés à changer cette situation à l’issue de leur formation.
« Grâce à cette formation, nous nous rendons compte qu’il y a des réalités avec lesquelles nous vivons tous les jours, mais qui constituent en réalité des cas de traite des personnes. Parfois, nous voyons des enfants pleurer sur la voie publique parce qu’ils n’ont pas pu vendre leurs marchandises. En réalité, beaucoup pleurent parce qu’ils ne peuvent pas retourner chez eux sans avoir atteint le quota d’argent qui leur est imposé. Dans ma juridiction, nous allons travailler davantage avec les assistants sociaux pour identifier des cas de traite chez les enfants et engager des poursuites contre les trafiquants », a déclaré Sylvie Ntumba, présidente du tribunal pour enfants de Lubumbashi.
Il convient de préciser que cette formation a bénéficié du soutien financier de l’Agence américaine pour le développement international (USAID). Ce soutien découle du projet ARRETE (Action pour réduire et répondre à l’exploitation et à la traite des personnes), mis en œuvre par ABA ROLI.
Bienfait Luganywa
Author(s): 7sur7.cd
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