Goma, 10 décembre 2024 (ACP).- L’ONG internationale Reporter sans frontière(RSF) a visité mardi un appartement loué pour les journalistes déplacés de guerre à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a appris l’ACP de cette organisation
« Au-delà de cette maison que nous voulons un cadre d’espoir et d’encrage pour un nouveau départ, chers journalistes qui habitez cette maison, sachez que RSF fait un suivi très régulier en menant plusieurs plaidoyers individuels et médiatiques en cas d’attaques contre la liberté d’expression. Nous sommes là avec vous dans la défense de vos droits, bien qu’absents physiquement. La liberté de la presse est l’un des piliers de la démocratie ; malheureusement, cette liberté est mise en mal et souvent payée au prix fort par les professionnels des médias », a déclaré Mme Ndeye Diary Ba du bureau de RSF en Afrique subsaharienne, à la tête de cette délégation.
C’est depuis septembre 2024 que RSF prend en charge le loyer d’un home d’une capacité d’accueil de plus au moins 10 personnes dans un quartier sécurisé pour les journalistes venus principalement de Masisi et Rutshuru, fuyant la guerre du M23. Ces professionnels des médias habitaient jadis dans des abris de fortune en bâches aux alentours de Goma. Ils travaillaient ainsi dans des conditions inhumaines qui réduisaient sensiblement la qualité de leur production.
Conduite par son partenaire en RDC, l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), Mme Ndeye Diary Ba du bureau de RSF en Afrique subsaharienne a rassuré les locataires de la maison de repos et de travail sur la défense de leur liberté d’expression.
De sa part, le coordinateur de la synergie des journalistes déplacés vivant à Goma, Justin Bin Seru, a déploré l’insécurité dans laquelle vivent les journalistes déplacés tout en louant le partenariat RSF-UNPC.
« Cette maison est une partie louable dans la recherche des solutions à nos problèmes, bien que nous continuions à déplorer les cas des braquages, menaces, attaques ciblées dont font face les journalistes déplacés. Nous profitons de la présence de l’autorité provinciale pour demander des mesures particulières pour notre sécurisation », a indiqué le coordinateur Justin Bin Seru.
Le gouvernement provincial du Nord-Kivu, représenté par Mme Prisca Luanda, conseillère principale du gouverneur chargée de la Communication, medias et affaires sociales, a félicité la corporation des journalistes pour la mise en œuvre de ce projet. Elle a souhaité une solution définitive à cette problématique.
« Il n’est pas fréquent qu’une corporation professionnelle puisse se soucier du bien-être de ses membres. Je tiens à féliciter l’UNPC pour ce plaidoyer. Il a toujours été dit qu’au lieu de me donner chaque jour un poisson, apprends-moi à pêcher. Le gouverneur de province a engagé quelques journalistes déplacés dans sa cellule de communication pour essayer de pallier au problème de sécurité financière, mais notre souhait a nous tous est que la paix revienne le plus tôt possible et que les journalistes comme tout autre personnes regagnent leurs villages », a déclaré cette envoyée du gouverneur, le général major Peter Chirimwami Nkuba.
Le responsable des journalistes logés par RSF se questionnent sur l’après 8 mois de durée du projet. Bindu Bathechi, l’un d’eux, a souhaité le renouvellement du loyer et en a profité pour demander à RSF du matériel de production et des meubles qui pourront faciliter leur travail.
Quant à elle, la présidente de l’UNPC/Nord-Kivu, Mme Rosalie Zawadi, a plaidé pour une prise en charge holistique des journalistes déplacés, car RSF, qui fournit le loyer et la connexion internet, ne prend pas en charge les besoins alimentaires couverts jusqu’à présent par l’UNPC et ses partenaires locaux. ACP/UKB
Author(s): acp.cd
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