Dans un contexte où la gestion des ressources humaines et les contraintes budgétaires sont mises à rude épreuve en raison de la crise sécuritaire dans la province du Nord-Kivu, le Gouverneur militaire, le Général-Major Kakule Somo Evariste, a pris une décision importante afin de rationaliser la gestion du personnel dans l’administration publique. En effet, ce lundi 31 mars 2025, une note circulaire rendue publique annonce la mise en “congé technique” de tous les agents et cadres des services publics qui ne se trouvent pas encore à Beni, chef-lieu provisoire de la province, en raison de l’occupation d’une grande partie du territoire par les rebelles du M23.
La note circulaire précise que cette décision vise à alléger les charges administratives et financières de la province face à la situation d’insécurité actuelle. Selon l’autorité provinciale, “pendant la période de congé technique, les obligations réciproques du travailleur et de l’employeur sont suspendues”. Cependant, les cadres et agents qui n’ont pas fait allégeance au M23/RDF continueront à bénéficier de la prise en charge médicale.
Cette mesure, bien que radicale, est considérée comme une solution nécessaire pour la survie administrative dans un contexte de crise. Le gouverneur insiste sur le fait que cette suspension est temporaire et qu’elle prendra fin dès que la situation de force majeure, notamment l’occupation des zones par le M23, sera résolue.
La délocalisation de l’administration provinciale, décidée le 1er février 2025, a également contribué à cette réorganisation. En attendant la reconquête des zones occupées par les rebelles, les sièges des institutions publiques et l’ensemble de l’administration du Nord-Kivu sont provisoirement transférés de Goma à Beni. Cette mesure permet une meilleure centralisation des activités et une gestion plus rationnelle dans le cadre des défis sécuritaires et logistiques actuels.
Dans la note circulaire, le gouverneur militaire charge son Directeur de cabinet, ses conseillers ainsi que les responsables des services publics de veiller à la mise en œuvre de cette décision, afin de garantir son efficacité et la gestion appropriée des ressources humaines dans ce contexte particulier.
Le retour à la normale, avec la réintégration de ces agents, dépendra directement de l’évolution de la situation sécuritaire et de la fin de l’occupation des zones par les groupes armés, indique la note circulaire.
Josué Mutanava
Author(s): tazamardc.net
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