Kinshasa, 21 mars 2025(ACP)- La République démocratique du Congo (RDC) a été appelée, jeudi, à se préparer à jouer un rôle plus important dans l’espace francophone après le retrait de quelques États membres, par l’ancien délégué du Pays auprès de cette organisation internationale, a appris l’ACP dans une correspondance de l’ancien délégué général à la francophonie en RDC, Mabiala Ma-Umba parvenue à l’ACP. « Le Burkina Faso, le Mali et le Niger viennent de se retirer de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Pour beaucoup de Congolais, c’est le moment pour notre pays d’emboîter le pas (…). Suivre l’exemple de ces trois États sahéliens serait une erreur. Au contraire, c’est le moment pour la RDC de se préparer à jouer un rôle plus important au sein de la famille francophone », a-t-on lu. Mabiala Ma-Umba, à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, célébrée le 20 mars de chaque année. « C’est le moment, pour la RDC, de faire preuve d’une vision stratégique, de chercher à assumer un rôle de locomotive, de mieux tirer profit de son appartenance à la grande famille francophone et, comme la plupart des États et gouvernements membres, de se servir de cette structure multilatérale pour ses intérêts stratégiques », renseigne le document.
Concernant la faute diplomatique du président français Emmanuel Macron, qui avait malencontreusement oublié de citer la RDC parmi les États en conflit lors du dernier Sommet de la Francophonie tenu à Paris en octobre 2024, Mabiala Ma-Umba a estimé, à travers ce communiqué, qu’en dehors de cette erreur : « La plupart des Congolais ont oublié que le 7ᵉ Sommet de Paris s’est terminé par l’adoption à l’unanimité d’une résolution qui réaffirme sans ambiguïté l’attachement des États membres de la Francophonie à l’intégrité territoriale et à l’intangibilité des frontières de la RDC, en condamnant toute intervention militaire étrangère non autorisée (= celle du Rwanda) et en demandant le retrait immédiat des troupes rwandaises (…) ».
L’Organisation internationale de la Francophonie, un espace de dialogue politique
D’après M. Mabiala Ma-Umba, l’OIF est un « espace de concertation et de dialogue politique » où les États et gouvernements membres viennent, chacun avec son agenda, promouvoir et défendre leurs intérêts stratégiques en jouant de leur influence. « Comme dans toute organisation, il y a des États et gouvernements membres qui sont un peu plus influents que d’autres. Il y a aussi des États et des gouvernements membres qui tirent bien profit de leur appartenance à la Francophonie : le Québec, la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Rwanda, la France, pour ne citer que ceux-là, se servent bien de l’OIF pour promouvoir leurs objectifs stratégiques dans un cadre multilatéral », a-t-on lu. Il a par ailleurs rappelé à ce sujet que l’intention première des « pères fondateurs » de la Francophonie (les présidents Léopold Sédar Senghor du Sénégal, Hamani Diori du Niger, Habib Bourguiba de la Tunisie et le prince Norodom Sihanouk du Cambodge) a été de renforcer la coopération culturelle et technique entre les États qui ont en partage la langue française. « La Francophonie, c’est aussi un espace économique à exploiter pour renforcer les échanges commerciaux avec des pays francophones, promouvoir les économies et créer de la richesse », a rajouté l’ancien délégué général dans sa correspondance. Avec l’élection du prochain Secrétaire général de la Francophonie prévue en 2026, lors du XXᵉ Sommet au Cambodge, « c’est le moment, pour la RDC, de se positionner et de promouvoir une candidature congolaise crédible au poste de Secrétaire général de la Francophonie », a préconisé Mabiala Ma-Umba.
« C’est le moment, pour la RDC, de s’affirmer, au sein de l’OIF, comme un État membre qui prend des initiatives et qui exerce une influence sur diverses questions politiques, économiques et socioculturelles d’intérêt commun au sein de l’espace francophone », a-t-il conclu.ACP/
Author(s): acp.cd
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