Sud-Kivu: Sous contrôle rebelle, l’insécurité progresse à Bukavu

2025-03-15

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Dans l’est de la RDC, près d’un mois après la prise de Bukavu par les rebelles de l’AFC/ M23, l’insécurité est en hausse dans la capitale provinciale du Sud-Kivu.

La ville de Bukavu connaît une montée de l’insécurité dans plusieurs quartiers. Des corps sont retrouvés presque chaque jour, selon Samy Jean Takimbula le président par intérim de la société civile du Sud-Kivu, qui évoque également des cas de pillages. Cette semaine, la société civile a signalé une dizaine de corps sans vie retrouvés dans la nuit du mardi à mercredi.

Insécurité, intimidation et répression à Bukavu

Samy Jean Takimbula relie cette hausse de l’insécurité à l’évasion des prisonniers de la ville de Bukavu, lorsque celle-ci est tombée entre les mains du M23.

“Il y a eu l’évasion de prisonniers avant l’entrée du mouvement AFC/M23. Dans ces prisonniers, il y avait des porteurs d’armes et ce sont ces gens qui causent des désolations”, explique-t-il tout en précisant qu’il y a “des deuils dans différentes famille”. Pour pallier cette recrudescence de la violence Samy Jean Takimbula assure que la société civile prend des initiatives. Elle tente par exemple de voir comment “organiser ensemble, avec les chefs de quartiers, des surveillances nocturnes”.

À l’insécurité s’ajoutent également les intimidations et la répression que les rebelles du M23 exercent sur les voix critiques, comme les journalistes et la société civile, selon les organisations de défense des droits de l’homme.

Ce mercredi, Human Rights Watch en a fait état dans un rapport et a demandé que les journalistes et les membres de la société civile puissent “faire leur travail sans menaces, violences, ou pire”.

En réaction, sur X, Lawrence Kanyuka, le porte-parole de l’Alliance fleuve Congo (AFC), la branche politique du M23, a estimé que ce rapport était biaisé et les “allégations infondées”.

Au début de ce mois de mars, la rapporteuse spéciale de l’Onu, Mary Lawlor, avait aussi dénoncé le ciblage des défenseurs des droits humains par le M23. Mi-février, l’Onu avait accusé le M23 d’avoir exécuté plusieurs jeunes gens à Bukavu.

Une question de capacité et de manque de volonté de l’AFC/M23

Pour des observateurs de la vie socio-politique en RDC, comme Steward Muhindo, qui est également membre du mouvement citoyen La Lucha, la hausse de l’insécurité dans les zones sous contrôle de l’AFC/M23 risque de perdurer.

Car au-delà des actes de violence des rebelles et ceux imputés aux anciens détenus, il y a d’autres paramètres à prendre en compte. Selon lui, non seulement “les rebelles, en fait, n’ont pas les capacités pour contrôler les villes” mais ils “n’en ont pas non plus la volonté”.

“Les facteurs expliquant cette montée de l’insécurité sont d’abord internes, vu la nature du M23 qui est d’abord un mouvement rebelle et qui lui-même commet des actes d’insécurité contre les civils. Mais aussi, du fait du contexte de son arrivée, ses capacités internes et sa volonté ne sont pas de sécuriser les populations” assure par ailleurs Steward Muhindo qui craint que cette situation ne “présage des jours très difficiles pour les populations locales”. D’autant que, selon l’activiste, avec la progression des rebelles, leurs forces devraient être redéployées dans les zones qu’ils cherchent à conquérir, ce qui aura une incidence sur la sécurité dans les zones déjà occupées, comme Bukavu ou Goma.

L’insécurité dans les zones occupées par les rebelles du M23 comme Bukavu est aussi alimentaire… puisque les prix de la nourriture et du carburant, déjà en hausse en raison des perturbations des chaînes d’approvisionnement, ont encore augmenté.

Author(s): mediacongo.net
Source: Access the article

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