Kinshasa, 15 mars 2025 (ACP)-Le président du Sénat de la République démocratique du Congo a appelé les Nations Unies à prendre des mesures concrètes pour garantir la mise en œuvre « effective » de la résolution 2773, à l’occasion de l’ouverture de la session de mars 2025, pour faire face à l’agression rwandaise.
« Toutefois, si cette résolution constitue une avancée significative sur le plan diplomatique, elle ne saurait produire d’effets concrets sans une volonté politique ferme et des actions immédiates sur le terrain. A cet effet, j’appelle instamment la communauté internationale, les Nations Unies et toutes les parties impliquées, d’une manière ou d’une autre, à prendre des mesures concrètes pour garantir la mise en œuvre effective de cette résolution », a recommandé Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, dans son allocution, lors de l’ouverture de la deuxième session ordinaire de la législature en cours.
Selon lui, « les souffrances endurées par nos compatriotes, victimes de violences récurrentes et d’instabilité chronique, exigent que ces engagements se traduisent en actes tangibles et rapides ».
Le speaker de la Chambre haute du Parlement a salué l’adoption, à l’unanimité, de cette Résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies, lors de sa séance du 21 février 2025.
Dans le même registre, il a salué de même les condamnations et les mesures prises par certains pays occidentaux contre le Rwanda, à savoir, les Etats Unis d’Amérique, l’Allemagne, la Belgique et le Royaume Uni.
D’après lui, la Chambre des Sages reste vigilante quant à l’application de cette Résolution et réaffirme son engagement indéfectible en faveur de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la paix durable en
République Démocratique du Congo.
« La Résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies exige la cessation immédiate des hostilités par le groupe armé M23 ainsi que le retrait sans condition des forces rwandaises du territoire national congolais, marquant ainsi la reconnaissance claire de la gravité de la situation sécuritaire dans la partie orientale de la RDC et de l’urgence d’y mettre définitivement un terme », a expliqué l’ancien Premier ministre Sama Lukonde qui a, par ailleurs, fustigé et condamné les actes injustifiés de ceux qui se sont attaqués aux ambassades de certains pays lors de dernières manifestations populaires qui ont eu lieu à la suite de la prise de la ville de Goma par l’armée ruandaise et ses affidés.
Du succès diplomatique congolais
Sama Lukonde a aussi loué l’engagement de la République Démocratique du Congo sur le front diplomatique qui selon lui, a porté ses fruits.
C’est ainsi qu’il a salué et félicité le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ainsi que le Gouvernement, pour cette dynamique de la diplomatie agissante.
« Désormais, aux Nations Unions tout comme dans les différentes assises internationales, continentales, régionales, et sous-régionales, la voix de notre pays se fait entendre et l’implication du Rwanda dans la guerre qui nous est imposée ne fait plus l’ombre d’aucun doute », a-t-il soutenu.
La RDC victime de ses richesses et de son hospitalité
A en croire le président du Sénat, la République Démocratique du Congo paie le prix fort du fait de son hospitalité et des richesses naturelles dont Dieu l’a dotée.
Il a, pour ce faire, lancé un vibrant appel à ceux qu’il a qualifiés d’ ‘’ennemis de la RDC’’, leur disant que le peuple congolais de pliera, ni ne cédera jamais.
D’après lui, dans le cadre de la diplomatie, les processus de Nairobi et de Luanda sont déjà engagés et que certaines lignes ne sauront être franchies, notamment la remise en cause de l’intangibilité des frontières congolaises.
« Pour ainsi dire, et par acquis de conscience, nous ne négocierons jamais la souveraineté territoriale de notre pays. Le peuple congolais n’a que trop souffert de certains de ses voisins et multinationales qui sous-traitent leurs actions par des rebellions et des groupes armés, avec la complicité de certains de nos compatriotes », a-t-il souligné.
A ce sujet, il a insisté qu’il revient à la République Démocratique du Congo de tout mettre en œuvre pour trouver des solutions à ses problèmes.
« Notre pays se construira avec les bras des congolaises et congolais, ceci dans la cohésion et l’unité nationales », a-t-il conclu.
Cette session ordinaire de mars 2025 s’est ouverte sous la conduite de son président, en présence de plusieurs personnalités politiques, judiciaires et diplomatiques du pays, parmi lesquelles la Première ministre Judith Suminwa, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale. La situation sécuritaire que traverse la République démocratique du Congo, marquée par l’agression rwandaise sous couvert de ses supplétifs du M23/AFC, sera au menu de cette session ordinaire de mars, a fait savoir le Président de la Chambre haute du Parlement.
ACP/Célestin Lutete
Author(s): acp.cd
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