Face à l’intensification des combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, la société minière Alphamin a annoncé, la suspension temporaire de ses opérations à Walikale dans la province du Nord-Kivu. Le géant minier justifie cette décision qui prend effet dès ce vendredi 14 mars 2025, par les risques sécuritaires croissants qui pèsent sur son personnel et ses infrastructures.
Une menace grandissante sur le secteur minier
Dans un communiqué signé par son CEO, Maritz Smith, Alphamin précise que les incursions rebelles ont récemment progressé vers l’Ouest, menaçant directement son site d’exploitation.
« Cette décision a été prise après que des groupes de militants insurgés ont avancé vers l’Ouest, occupant Nyabiondo le 9 mars, puis Kashebere, à seulement 13 km de là, le 12 mars. La sécurité de notre personnel et de nos sous-traitants est une priorité absolue, et nous ne pouvons pas garantir leur protection dans l’état actuel des choses », a indiqué la société minière.
L’entreprise a donc procédé à l’évacuation de son personnel opérationnel, ne maintenant sur site qu’une équipe restreinte chargée d’assurer la maintenance et la sécurité des infrastructures.
Une crise aux enjeux économiques et diplomatiques
Outre les conséquences humaines, cette suspension pourrait affecter les performances financières d’Alphamin. La société, qui devait publier ses résultats annuels pour 2024 le 14 mars 2025, a indiqué qu’un retard pourrait être envisagé, sans impact majeur sur ses prévisions économiques.
Détenue en grande partie par des investisseurs américains, Alphamin affirme avoir sollicité une entreprise de lobbying basée aux États-Unis afin de faire pression sur Washington pour une intervention diplomatique dans ce conflit.
« Cette affaire progresse », indique le communiqué, soulignant la volonté de l’entreprise d’obtenir un appui international pour sécuriser ses activités.
Vers une issue diplomatique ?
Alors que la situation sécuritaire reste préoccupante, Alphamin dit espérer une évolution positive à l’issue des pourparlers de paix prévus le 18 mars 2025 en Angola. L’entreprise assure qu’elle réévaluera la possibilité de reprendre ses opérations en fonction de l’évolution du contexte.
Cette suspension marque un coup dur pour l’économie minière de la RDC, dont la production d’étain, secteur clé de l’exploitation de Walikale, pourrait être affectée si la situation sécuritaire venait à se dégrader davantage.
Azarias Mokonzi
Author(s): mines.cd
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