Sud-Kivu : 127 cas de viol documentés du 15 au 22 février à Uvira

Uvira, 09 mars 2025 (ACP).- 127 (Cent vingt-sept) cas de viol à l’égard des femmes et jeunes filles mineures ont été documentés du 15 au 22 février dernier à Uvira au Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), dans un mémorandum lu samedi à par la société civile « Force vive ».

« L’histoire retiendra qu’en l’espace d’une semaine, du 15 au 22 février 2025, plus de 127 femmes et filles mineures ont été victimes de viols commis par des inciviques, plongeant notre communauté dans une crise humanitaire et morale inacceptable », a déclaré Godelive Lugambo, présidente de la société civile force vive.

« Ces actes de barbarie ont laissé des cicatrices profondes, non seulement sur les survivantes, mais aussi sur l’ensemble du tissu social de notre ville. Pire encore, ces victimes n’ont pas toutes pu recevoir les soins médicaux et psychosociaux nécessaires, faute des ressources et à causer des barrières financières et sécuritaires », a-t-elle ajouté.

Selon Mme Lugambo, les violences sexuelles, notamment le viol, ne doivent jamais être considérées comme un simple effet collatéral des conflits.

« En réalité, les violences sexuelles sont souvent utilisées comme une arme de guerre pour humilier, terroriser et détruire les communautés. Le viol infligé aux femmes et aux filles mineures est une tactique délibérée, visant à briser le tissu social, à provoquer la terreur et à exacerber la souffrance collective. Dans cette logique de violence systématique, les femmes deviennent des cibles, réduites à des instruments de domination », a-a-t-elle décrié.

Elle a fait savoir que ces violences visent à détruire les femmes physiquement, émotionnellement et socialement, et ont des conséquences dévastatrices sur les survivantes qui, non seulement subissent des dommages corporels irréparables, mais sont également plongées dans une souffrance psychologique profonde, exacerbée par le manque de soutien et l’absence d’accès aux soins appropriés.

«L’absence de soins médicaux et psychosociaux accessibles, en raison de la pauvreté, de l’insécurité et de la négligence institutionnelle, aggrave encore plus la situation. Les femmes violées sont souvent rejetées par leurs communautés et se retrouvent isolées, démunies et n’arrivent pas à dénoncer. Ces actes barbares doivent être dénoncés avec fermeté et ne doivent en aucun cas être tolérés, car chaque victime est une mère, une épouse, une sœur, une fille et leur souffrance dépasse les limites de la guerre pour se transformer en un problème majeur dans la société », a déclaré Mme Lugambo.

Elle a souligné qu’il est impératif que la communauté internationale prenne des mesures concrètes pour mettre fin au cycle des guerre en RDC et qu’un soutien global soit offert aux survivantes, afin de leur permettre de se reconstruire.

« Il est temps de briser le silence et d’instaurer un cadre législatif et humanitaire solide, garantissant la protection des droits des femmes, particulièrement en période de guerre au regard de la résolution 1325 des Nations Unies » a-t-elle précisé, avant de conclure que les femmes ne sont pas responsables des violences qu’elles subissent et ces violences ne doivent pas devenir une norme ou un outil pour résoudre les conflits. ACP/C.L.

Author(s): acp.cd
Source: Access the article

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