RDC: Kasugho sous l’emprise de RDF/M23, une bataille pour l’or du Nord-Kivu

L’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 poursuivent leur agenda criminel dans l’Est de la RDC, ciblant systématiquement les zones riches en ressources minières. Dimanche 2 mars 2025, après de violents combats contre les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par les résistants Wazalendo, la coalition rebelle a pris le contrôle de Kasugho, une agglomération stratégique située à environ 45 kilomètres de Lubero-Centre, dernier rempart protégeant les villes de Butembo et Beni.

Une offensive motivée par les minerais

Selon un habitant joint sur place, qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, la prise de Kasugho par le M23 répond à des intérêts économiques clairs : le contrôle des mines d’or situées au bas de la colline de Tayna.

« Les rebelles cherchent uniquement à contrôler cette agglomération pour exploiter ses ressources minières. Sous la colline qu’ils occupent, on extrait de l’or. Ils veulent également s’assurer la maîtrise de l’axe Alimbongo-Mbingi-Kasugho, une route clé pour l’évacuation des minerais », confie-t-il.

D’après lui, il faut environ six heures de marche pour rallier Kasugho à cette voie d’exportation, ce qui en fait un enjeu stratégique majeur pour les rebelles.

Une guerre économique déguisée en conflit militaire

Depuis plusieurs années, les groupes armés dans l’Est congolais ne se battent pas seulement pour des revendications politiques ou ethniques, mais aussi et surtout pour le contrôle des ressources naturelles. En mettant la main sur Kasugho, le M23 s’assure une nouvelle source de financement grâce à l’exploitation illégale des minerais.

Les récents mouvements des rebelles confirment cette stratégie : s’emparer des zones minières, sécuriser les routes d’évacuation et maximiser leurs profits sur le marché noir.

Un dispositif sécuritaire qui freine l’avancée rebelle

Malgré leur progression dans plusieurs localités, les rebelles du M23 n’ont pas pu avancer vers Butembo et Beni grâce au déploiement des troupes ougandaises dans le nord et le sud du territoire de Lubero. Cet important dispositif sécuritaire constitue, pour l’instant, un rempart efficace contre leur progression.

Toutefois, la prise de Kasugho par le M23 soulève des inquiétudes : la pression s’intensifie sur Lubero-Centre, dernier verrou protégeant Butembo et Beni. Une éventuelle chute de cette localité pourrait ouvrir la voie à une menace directe sur ces deux grandes villes encore sous contrôle des autorités congolaises.

La guerre dans l’Est de la RDC est avant tout économique. Tant que les groupes armés auront accès aux minerais, ils disposeront des ressources nécessaires pour poursuivre leur entreprise criminelle.

Vers une réaction de l’armée congolaise ?

Alors que la situation demeure critique, une riposte des FARDC et de leurs alliés est attendue pour tenter de reprendre le contrôle de Kasugho. Mais face à une insurrection solidement financée par l’exploitation illégale des ressources, la bataille s’annonce rude.

Reste à savoir si le gouvernement congolais et la communauté internationale prendront enfin des mesures efficaces pour couper les sources de financement des groupes armés dans la région.

Azarias Mokonzi

Author(s): mines.cd
Source: Access the article

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