2025-02-26
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Avec le conflit qui continue, entre les rebelles du M23 et le gouvernement congolais, les habitants de la ville de Goma font face à une situation financière difficile.
Le groupe rebelle M23 exige de la Banque Centrale du Congo (BCC) la reprise des services financiers dans la capitale du Nord-Kivu, désormais sous leur contrôle. Faute de quoi, le M23 menace de prendre aussi le contrôle d’autres institutions financières.Les cambistes et les commerçants sont les plus touchés, ainsi que les populations qui ont placé leurs épargnes dans les banques.
L’activité économique tourne au ralenti
Les habitants de Goma manquent de liquidités pour leurs besoins quotidiens. De nombreuses entreprises ont ralenti leurs activités en raison du manque d’argent en circulation. Alors, les Gomatraciens recourent au système D, comme le troc, pour survivre.
Ceux qui proposent des services de change de monnaie, se disent très affectés par la crise. C’est le cas d’Yvette Balume, cambiste à Goma.”La plus grande difficulté est que le dollar ne circule pas. Nous avons des francs mais pas de dollars. Alors que nous travaillons avec les deux monnaies. Et comme il n’y a pas de mouvement de dollars, le travail devient très compliqué” explique Yvette.
Situation similaire pour les opérateurs économiques qui utilisaient des emprunts des banques.”Nous, vous savez qu’on prend des crédits à la banque et puis on rembourse progressivement. Mais comme les banques sont fermées, nous rencontrons beaucoup de difficultés” témoigne Baraka Amani, commerçant.
La mise en garde du M23
Le M23 a averti que si la Banque Centrale du Congo ne rétablit pas les services financiers, il prendra des mesures pour contraindre d’autres banques sous son administration.
Cela pourrait finir de couper Goma du contrôle de l’Etat central, à Kinshasa et affaiblir davantage les autorités régionales.
Le gouvernement de la RDC est donc confronté à un dilemme : accepter les conditions du M23 pourrait être perçu comme une reconnaissance implicite de leur autorité sur Goma, tandis que refuser pourrait conduire à l’établissement d’un système financier parallèle, soutenu par le Rwanda.
“Nous, vous savez qu’on prend des crédits à la banque et puis on rembourse progressivement” précise Deo Bengehya , économiste à Goma avant de poursuivre “mais comme les banques sont fermées, il y a beaucoup de difficultés”.
Selon cet économiste, comme alternative on pourrait envisager de “créer par exemple une institution de microfinance, ce qui est plus facile que de créer une banque. L’évolution de cette structure peut permettre à d’autres structures d’entrer en lice”.
En attendant une solution viable, les habitants de Goma continuent de subir les effets de cette crise financière, sans perspective immédiate d’amélioration.
Author(s): mediacongo.net
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