2025-02-17
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La région de Beni, située dans la province du Nord-Kivu, est frappée par une crise alimentaire sans précédent. De nombreuses familles, y compris les déplacés de guerre, peinent à se nourrir correctement. Forcées de fuir à cause des conflits, ces personnes vivent dans des conditions précaires, que ce soit dans des camps ou chez des familles d’accueil.
C’est le cas de Masika Kangitsi Edwige, mère de quatre enfants. Elle a dû fuir plusieurs fois à cause des attaques des Forces Démocratiques Alliées (ADF), un groupe armé accusé de massacres de civils depuis plus de dix ans. Aujourd’hui, elle vit à Oïcha, où elle tente de reconstruire sa vie malgré la faim et l’incertitude.
Une solution locale pour lutter contre la faim
Pour survivre, Masika a rejoint une Association Villageoise d’Épargne et de Crédit (AVEC), qui lui permet d’apprendre l’agriculture et de subvenir aux besoins de sa famille.
« Après notre déplacement, nous avons trouvé refuge dans une école à Oïcha. Des voisines membres d’une association nous ont encouragées à les rejoindre. Elles nous ont donné des semences et des parcelles pour cultiver. Grâce à cela, nous avons pu récolter, vendre une partie et économiser dans l’AVEC », raconte-t-elle.
Aujourd’hui, Masika et d’autres déplacés cultivent du maïs sur sept hectares à Mbau. Ce champ communautaire, loué par les déplacés eux-mêmes, leur permet d’assurer leur survie malgré l’abandon forcé de leurs terres à cause de la guerre.
« Nous avons choisi le maïs parce qu’il nous sert à faire du fufu et de la bouillie pour nos familles. Grâce à cela, je peux nourrir mes enfants, payer leurs frais scolaires et leurs soins de santé », témoigne-t-elle avec soulagement.
Encourager l’autonomie des déplacés
Près de 4 000 déplacés sont aujourd’hui réunis en dizaines d’associations, sous l’encadrement de l’Organisation des Jeunes Chrétiens pour le Développement (OJCD). Isaac Kavalami, responsable de l’OJCD, insiste sur l’importance d’aider ces familles à devenir autonomes plutôt que de toujours dépendre des aides humanitaires.
« Il faut permettre aux déplacés de travailler pour eux-mêmes au lieu de leur donner seulement des aides matérielles. C’est ainsi qu’ils pourront reconstruire leur vie », explique-t-il.
La région de Beni est l’une des plus touchées par l’insécurité alimentaire en raison des conflits armés persistants. Plus largement, la République démocratique du Congo fait face à une grave crise alimentaire, causée par les guerres, le changement climatique et d’autres facteurs.
Author(s): mediacongo.net
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