Guerre du M23 : Pour Fabrice Saa Mbili, « le pouvoir doit affronter son bilan, pas accuser l’Église »

Dans un contexte politique tendu, Fabrice Saa Mbili, acteur politique et cadre d’Ensemble pour la République, fédération urbaine de Beni, a exprimé des réserves quant aux récentes déclarations de Peter Kazadi, accusant l’Église catholique de complicité avec l’ennemi.

Pour Sana Mbili, ces accusations sont non seulement ridicules, mais elles révèlent également l’embarras du pouvoir en place face à un bilan qui peine à convaincre.

« Accuser l’Église, c’est ignorer l’histoire de notre pays, où aucun président n’a jamais réussi à gagner un bras de fer contre cette institution respectée et profondément enracinée dans notre société », a déclaré Mbili. Il rappelle qu’en 2018, le même pouvoir cherchait le soutien de l’Église, marchant aux côtés des fidèles après la messe. À cette époque, les prêtres et évêques étaient déjà des acteurs engagés dans la vie nationale. « Les considérations politiques ne devraient pas changer du jour au lendemain », ajoute-t-il.

Selon Fabrice Saa Mbili, cette incohérence démontre que Kazadi et ses alliés tentent maladroitement de museler une institution qui a toujours été du côté du peuple. L’Église catholique a historiquement dénoncé les abus des régimes successifs, y compris la répression des manifestations pacifiques et les arrestations arbitraires. Aujourd’hui, elle continue de condamner les dérives autoritaires du pouvoir en place, affirmant que sa légitimité repose sur son engagement envers les Congolais, et non sur des nominations politiques.

Mbili souligne que le véritable ennemi du régime de Félix Tshisekedi n’est pas l’Église, mais plutôt son propre bilan. Il invite Peter Kazadi à se remettre en question plutôt que de s’en prendre à ceux qui soulèvent des préoccupations légitimes sur la gouvernance. « S’attaquer à l’Église catholique, c’est courir vers une crise qui pourrait fragiliser davantage un pouvoir déjà contesté », conclut-il.

Par ailleurs, la récente visite de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) auprès du M23 à Goma soulève également des interrogations. Info 27 s’interroge sur la nature de cette initiative et sur le risque qu’elle représente pour la paix, se demandant s’il s’agit d’une légitimation d’un mouvement criminel ou d’un geste sincère.

La famille politique de Félix Tshisekedi, notamment l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et l’Union sacrée de la Nation (USN), s’oppose fermement à cette initiative, reflétant une division croissante au sein du paysage politique congolais.

Dans ce climat de tensions, le gouvernement congolais a condamné la violation du cessez-le-feu par le Rwanda et le M23, appelant la SADC et l’EAC à prendre des mesures pour faire face à cette situation. Cela souligne la complexité et l’interconnexion des enjeux politiques, religieux et sécuritaires en République démocratique du Congo, où chaque déclaration et chaque action peuvent avoir des conséquences profondes sur la stabilité du pays.

Josué Mutanava

Author(s): tazamardc.net
Source: Access the article

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