Dans le cadre d’une initiative conjointe entre la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) pour promouvoir un pacte social pour le bien-être commun, une délégation d’évêques s’est rendue à Goma ce mercredi 11 février 2025 pour échanger avec les responsables de la coalition rebelle AFC-M23.
Ces leaders religieux ont engagé le dialogue avec les rebelles afin de discuter de la situation sécuritaire dramatique qui prévaut au Nord-Kivu, région en grande partie sous le contrôle du M23. Leur objectif affiché : rechercher des voies pacifiques pour un retour à la stabilité.
L’exploitation illicite des minerais et la question de la balkanisation
Lors de cette rencontre, les évêques ont abordé des sujets brûlants, notamment l’exploitation illicite des minerais dans les zones contrôlées par le M23 ainsi que la question de la balkanisation de l’Est de la RDC.
Selon Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire général de la CENCO, les rebelles ont nié toute implication dans ces activités illégales.
« C’était aussi l’occasion de partager avec eux les préoccupations des congolais sur la balkanisation et l’exploitation illicite des matières premières. Là aussi, nous avons eu des réponses assez rassurantes, selon lesquelles ils ne sont pas dans la dynamique de la balkanisation ni dans celle de l’exploitation illicite, et ils ont expliqué comment cela se passe », a-t-il déclaré.
Un démenti qui ne convainc pas
Malgré les assurances données aux évêques, les faits sur le terrain et les rapports de sources indépendantes brossent une toute autre réalité. Des exploitants miniers opérant dans des zones sous contrôle du M23 ont confirmé que les rebelles prélèvent des minerais pour les acheminer vers le Rwanda.
Plusieurs rapports d’experts de l’ONU, de la MONUSCO et d’organismes internationaux attestent de l’exploitation illégale des ressources minières par ces groupes armés. Des investigations de la société civile et d’ONG congolaises ont révélé que les minerais extraits sous la coupe du M23 sont revendus à des firmes internationales via des circuits opaques.
Face à ces éléments, la prise de position des évêques a suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes s’interrogent sur leur capacité à discerner la réalité du terrain, face à un pillage qui semble se dérouler à ciel ouvert. « Terreur ou incompréhension de la situation ? », s’interrogent certains, remettant en cause la pertinence de cette mission ecclésiastique.
Un appel à une solution politique et diplomatique
Les évêques ont réitéré leur rejet d’une solution militaire au conflit, appelant à une issue politique et diplomatique. Une position qui divise, alors que les violences du M23 se poursuivent et que la population civile demeure la principale victime de cette crise prolongée.
Azarias Mokonzi
Author(s): mines.cd
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