2025-02-11
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Dans le territoire de Djugu, au nord de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, des hommes armés assimilés aux miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) ont attaqué, dans la nuit de lundi 10 février, le site de déplacés de Djaiba, situé dans la chefferie des Bahema Badjere.
Selon la coordination provinciale de la société civile en Ituri, plus de 50 civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués alors qu’ils dormaient dans leurs cases. D’après la même source, les assaillants ont utilisé des armes blanches et des armes à feu pour exécuter les victimes.
“Entre 3 heures et 10 heures du matin, ces miliciens ont minutieusement opéré, tuant plus de 56 personnes, brûlant 43 maisons et plusieurs motos. Certains civils ont été calcinés, et d’autres ont été tués dans le centre du site”, a précisé une source locale.
Des alertes ignorées
La communauté Hema, dont la majorité des victimes sont issues, déplore cette attaque, d’autant plus qu’une alerte avait été lancée sur la présence de miliciens dans les environs du site. Pourtant, selon elle, aucune mesure adéquate n’a été prise par les FARDC et la Monusco, pourtant proches du site attaqué.
“Ce massacre est survenu malgré les alertes faites 48 heures avant. Tous les acteurs sécuritaires étaient informés, et des signes avant-coureurs étaient visibles, notamment l’assassinat d’une personne et plus de 10 blessés le 9 février dans un village voisin”, a dénoncé Jean-Claude Ngadjole, président de la communauté Hema en RDC.
Réaction des autorités
L’armée congolaise a confirmé l’attaque. Selon le porte-parole du secteur opérationnel de l’Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, les FARDC, en collaboration avec la Monusco, ont tenté d’intervenir pour limiter les pertes humaines et matérielles. Il assure que l’armée reste mobilisée pour mettre fin aux exactions des groupes armés Zaïre et Codeco, actifs dans le territoire de Djugu.
Ce mardi, des civils grièvement blessés ont été évacués par un hélicoptère de la Monusco vers Bunia pour y recevoir des soins appropriés.
Un bilan encore incertain
Des sources concordantes avancent un bilan plus lourd, évoquant plus de 80 civils tués. Selon elles, cette attaque serait une représaille : avant le drame, la milice d’autodéfense Zaïre, proche de la communauté Hema, aurait mené une offensive contre une localité Lendu, communauté qui soutient la milice Codeco, selon plusieurs rapports d’experts des Nations unies.
Un appel à la paix
Après ce massacre, de nombreux acteurs sociaux et politiques interpellent les miliciens actifs en Ituri, les exhortant à respecter leurs engagements en faveur de la paix. Ils appellent également les FARDC à renforcer la sécurité dans cette zone en proie à des violences répétées.
Ce drame rappelle un autre carnage survenu dans la nuit du 11 au 12 juin 2023, lorsque des miliciens de Codeco avaient massacré une quarantaine de civils dans le site de Lala, près du centre de Bule.
Author(s): mediacongo.net
Source: Access the article