La prise de Minova et Bweremana par les rebelles du M23 constitue un coup dur pour le Nord-Kivu et, plus particulièrement, pour la ville de Goma. Ces deux localités, essentielles à l’approvisionnement de la région, étaient considérées comme les derniers poumons économiques permettant à Goma de survivre dans un contexte déjà tendu.
Stéphane Mashukano, cadre de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) au Nord-Kivu, s’est exprimé sur la gravité de la situation tout en appelant à garder espoir. « Il faut souligner que dans la vie, il y a des moments difficiles, et ça arrive à tout le monde. C’est vrai, le M23 a pris Minova et Bweremana, ce qui est un coup dur pour la province du Nord-Kivu et particulièrement pour la ville de Goma. Mais je parie que c’est très passager », a-t-il déclaré.
Mashukano s’est montré confiant dans la capacité des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à reprendre ces entités. « Le plus rapidement possible, les FARDC vont devoir récupérer ces entités, et Goma va respirer. C’est un moment difficile, mais je croise les doigts. Je suis vraiment confiant que Minova et Bweremana seront bientôt entre les mains des FARDC », a-t-il ajouté, tout en adressant un message de soutien à la population de Goma.
Me Abner Kasereka Kiveho Abel, une autre voix influente de la région et cadre de l’ECIDE de Martin Fayulu, a mis en lumière les répercussions économiques de cette situation. « La prise de Bweremana et Minova par les rebelles du M23 aura un impact négatif avec des conséquences incommensurables sur l’économie de la ville de Goma », a-t-il affirmé.
Selon lui, la fermeture de la route Goma-Rutshuru-Lubero et Butembo avait déjà durement affecté l’économie locale, mais la perte de ces deux localités aggrave la crise. « Maintenant que Bweremana et Minova, qui restaient les deux narines permettant encore à Goma de respirer, sont bouchées, vous pouvez déjà vous imaginer la suite. Goma est à l’agonie », a-t-il déclaré, décrivant une hausse des prix des denrées de base comme le haricot, le maïs et les braises.
Face à cette crise multiforme, Kasereka Kiveho a lancé un appel urgent au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il agisse rapidement. Il a critiqué l’inaction apparente de l’ONU et posé des questions sur son degré d’engagement. « Pourquoi l’ONU ne veut-elle pas rééditer le même exploit qu’en 2012 avec la Brigade d’intervention de l’ONU ? » s’est-il interrogé, avant de conclure : « Une réunion urgente du Conseil de sécurité s’avère plus que nécessaire. »
Alors que la ville de Goma fait face à une crise économique et humanitaire sans précédent, les regards se tournent vers les autorités congolaises et les acteurs internationaux pour une réponse rapide et efficace à cette situation.
Franck Kaky
Author(s): tazamardc.net
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