La chute de Minova, Bweremana et Buzi Bulenga, considérées comme des pôles alimentaires vitaux pour la ville de Goma, plonge le chef-lieu de la province du Nord-Kivu dans une situation critique. Cette dégradation met en évidence les défis multidimensionnels sécuritaires, économiques et humanitaires auxquels la République démocratique du Congo (RDC) fait face.
Pour Josué Walay, acteur politique proche du Prix Nobel Dénis et ancien membre du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA), cette crise illustre les faiblesses structurelles du pays. « Goma devient asphyxiée et presque en danger sur tous les plans », alerte-t-il, pointant du doigt la convoitise autour des richesses naturelles de la RDC. Il appelle à une réforme profonde du secteur de la sécurité, estimant qu’elle est essentielle pour faire face à l’agression rwandaise.
« La réforme du secteur de la sécurité est capitale pour amorcer les offensives contre l’agression rwandaise. Elle permettra d’avoir une armée, une police et un service de renseignement capables de sécuriser nos frontières et l’intégrité territoriale », affirme-t-il. Par ailleurs, il préconise une réglementation stricte de l’exploitation minière afin de prévenir les conflits liés à la gestion des ressources.
Justin Ngoa Bahani, cadre de la jeunesse au sein du parti politique BUREC au Nord-Kivu, se veut rassurant malgré les percées ennemies, notamment dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. « Les animateurs du gouvernement ne dorment pas. L’ennemi semble avoir de la force aujourd’hui, mais dans les jours à venir, je suis convaincu qu’il sera attaqué sur tous les fronts. La riposte sera foudroyante », déclare-t-il avec conviction, tout en insistant sur l’importance de laisser le temps au gouvernement pour consolider ses efforts.
Ngulumira Amina, acteur politique de Goma et cadre du RCD/K-ML, met en lumière l’impact dramatique de la crise sur les habitants de Goma. Selon lui, les tensions actuelles exacerbent les souffrances des populations locales. « Les habitants vivent un stress qui aura des conséquences néfastes, telles que des maladies mentales, des crises cardiaques ou des avortements forcés. Les populations de l’Est souffrent énormément », déplore-t-il, tout en appelant à une révision des stratégies politiques, diplomatiques et militaires du chef de l’État.
Dans ce contexte alarmant, les voix s’élèvent pour demander des actions concrètes et des réformes structurelles afin de mettre un terme à l’instabilité. L’urgence humanitaire, conjuguée à la nécessité de renforcer les institutions sécuritaires, reste une priorité pour les habitants et les acteurs politiques de l’Est du pays.
Ainsi, la RDC se retrouve à un tournant critique où la mobilisation gouvernementale, le soutien de la communauté internationale et les réformes internes devront converger pour restaurer la paix et la stabilité.
Franck Kaky
Author(s): tazamardc.net
Source: Access the article