Kinshasa, 30 décembre 2024 (ACP).– Un appel à la mobilisation collective visant notamment, à la dénonciation de toutes formes de violences domestiques, a été lancé, lundi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, afin de lutter contre ce fléau dans la société congolaise, dans un entretien avec un juriste.
«Bien que des lois existent pour réprimer les actes de violence, leur application reste souvent peu suffisante et nécessite une mobilisation collective pour une lutte efficace. Tout le monde doit dénoncer les violences domestiques sous toutes ses formes afin de faire face à ce fléau dans notre société », a déclaréOwen Mwamba, avocat au barreau de Kinshasa/Matete.
« La Loi n°06/018 du 20 juillet 2006 relative aux violences sexuelles reconnaît les violences domestiques comme une infraction grave. Il est crucial que toute victime ou témoin de tels actes les dénonce aux autorités compétentes», a-t-il ajouté.
Pour Me. Mwamba, il existe des structures appropriées pour dénoncer ces abus, telles que : la Police nationale congolaise, à travers des unités spécialisées dans la protection des femmes et des enfants, le ministère public en déposant une plainte auprès du parquet et les organisations de défense des droits humains.
Il a rappelé les différentes manifestations des violences domestiques en y ressortant les indicateurs pour éclairer la lanterne de potentielles victimes ignorantes.
«Les violences domestiques se manifestent, soit par des violences physiques à travers des coups, blessures, privation de nourriture, soit par des violences sexuelles, notamment le viol conjugal, les attouchements forcés ou par des violences psychologiques. Les femmes et les enfants sont souvent les principales victimes des abus physiques et psychologiques dans un contexte de normes patriarcales», a-t-il expliqué.
L’éducation de masse sur les VBG préconisée
Me Mwamba a, par ailleurs, préconisé une sensibilisation et une éducation de masse pour une conscience collective en vue de lutter contre les violences au sein des foyers.
«Pour éradiquer les violences domestiques qui s’avère un fléau qui gangrène notre société, il est essentiel de sensibiliser et d’éduquer la masse sur la question, d’accroître le nombre des travailleurs sociaux et de multiplier les campagnes d’information sur les droits des femmes et des enfants», a-t-il indiqué.
«Le monde doit s’informer sur les violences domestiques afin de les dénoncer soit de les éviter. L’ignorance tue. Ces formes des violences ont plusieurs manifestations à graves conséquences telles que : des traumatismes émotionnels, des troubles mentaux, l’abandon scolaire pour les enfants et la transmission intergénérationnelle de la violence, à court, moyen et long terme », a-t-il martelé.
Il a fait savoir que lutter contre les violences domestiques en RDC nécessite un engagement de tous.
« Il est possible de bâtir une société où chaque individu peut vivre dans la dignité et la sécurité. La lutte contre les violences domestiques en RDC nécessite un engagement de tous et de chacun. Les lois devraient être accompagnées d’une forte sensibilisation, avec la participation active des autorités, de la société civile et des communautés. Ceci à travers des plaidoyers », a-t-il conclu. La République Démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une crise silencieuse mais dévastatrice de violence domestique. De 2021 à 2024, l’Observatoire National sur la Violence Domestique a documenté 474 cas de violences domestiques, révélant une situation qui nécessite une attention urgente.
ACP/C.L.
Author(s): acp.cd
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