La récente rencontre entre l’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, et l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, à Addis-Abeba, Éthiopie, marque un tournant significatif dans la dynamique politique du pays. Ces deux figures emblématiques, autrefois rivales, s’unissent pour dénoncer la crise multidimensionnelle qui frappe la RDC et appellent à un retour à la paix, à l’unité nationale et au respect des droits fondamentaux.
Une dénonciation des atteintes aux libertés fondamentales
Dans un communiqué commun, Kabila et Katumbi ont exprimé leurs vives inquiétudes face à la détérioration des libertés fondamentales en RDC. Ils ont mis en lumière les arrestations arbitraires de journalistes, d’activistes et d’opposants politiques, ainsi que l’incarcération injustifiée de citoyens en raison de leurs opinions ou de leurs origines ethniques. « Nous exigeons la libération immédiate et sans condition de ces personnes », ont-ils déclaré, soulignant l’urgence d’une protection accrue des droits humains dans le pays.
Appel au retrait des forces étrangères et à la préservation de la Constitution
Les deux leaders ont également abordé la question de la présence de forces étrangères et de mercenaires en RDC, exigeant leur retrait immédiat. Ils ont fermement condamné toute tentative de réforme constitutionnelle visant à prolonger le mandat présidentiel, qu’ils considèrent comme une menace à la démocratie et une « consolidation de la dictature ». Ce positionnement clair souligne leur engagement envers la démocratie et l’état de droit en RDC.
Mobilisation de la population et unité politique
Kabila et Katumbi ont appelé la population congolaise à « résister activement » aux abus de pouvoir, affirmant que le gouvernement actuel rompt le pacte républicain et menace l’unité nationale. Ils ont également encouragé les forces politiques et sociales à s’unir pour créer une alternative crédible face à la pauvreté, à la mauvaise gouvernance et au pillage des ressources nationales. Cette exhortation à l’unité est d’autant plus cruciale dans un contexte de crise politique, sécuritaire et économique.
Une critique de la communauté internationale
Les anciens leaders n’ont pas manqué de critiquer la communauté internationale pour sa passivité face aux dérives du régime congolais. Ils ont appelé les partenaires étrangers à soutenir les aspirations du peuple congolais pour une démocratie véritable, soulignant le rôle essentiel que joue la communauté internationale dans l’établissement d’un environnement politique stable en RDC.
Cette rencontre inédite, qui fait écho à des rapprochements antérieurs, notamment lors du Forum sur la réconciliation des leaders katangais en mai 2022, témoigne d’une volonté de dialogue et de collaboration entre deux figures politiques clés. Bien que des tensions aient subsisté depuis leur accolade symbolique, l’intention de Kabila et Katumbi de poursuivre leurs consultations dans les jours à venir pourrait donner lieu à une mobilisation accrue autour de leur lutte pour la démocratie
En conclusion, la réunion entre Joseph Kabila et Moïse Katumbi à Addis-Abeba représente un moment significatif dans l’histoire politique récente de la RDC.
Josué Mutanava
Author(s): tazamardc.net
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