Dans un point de presse animé à Goma ce mardi 17 décembre 2024, le mouvement citoyen Filimbi a exprimé sa ferme opposition à la démarche du président Félix Tshisekedi visant à réviser ou à changer la constitution. Les militants de Filimbi, tout en reconnaissant que l’actuelle constitution est le fruit des efforts et des sacrifices de nombreux Congolais, y compris ceux du parti au pouvoir, ont appelé le chef de l’État à privilégier l’intérêt de la population, plutôt que de satisfaire les intérêts du régime en place.
» Nous réaffirmons que ce sujet est non seulement innoportun , mais également dépourvu de toute légitimité, la constitution actuelle limite clairement les mandats présidentiels à deux, toute tentative de la modifier, notamment à travers la création d’une commission ad-hoc, constituerait un acte de subversion visant à orchestrer un coup d’État constitutionnel et institutionel. Une telle démarche représente une dilapidation éhontée des ressources publiques, alors même que l’article 2018 de la constitution définit strictement les conditions d’une révision » peut-on lire dans un communiqué de Filimbi dont une copie est parvenue à Actualité.cd
Ce mouvement citoyen souligne que les véritables problèmes de la République Démocratique du Congo (RDC) ne résident pas dans la Constitution elle-même, mais plutôt dans les difficultés sociales et économiques que rencontrent quotidiennement les Congolais. « Ce n’est pas la Constitution qui est le problème, mais les conditions de vie des citoyens », ont-ils déclaré avec force.
Filimbi a également promis de s’engager pleinement pour veiller à ce que le président Tshisekedi respecte les termes de la Constitution actuelle et quitte le pouvoir à la fin de son second mandat en 2028. Les activistes rappellent que les travaux préparatoires ayant conduit à l’élaboration de la constitution actuelle ont été réalisés par des Congolais à Kisangani, contredisant les affirmations de Tshisekedi selon lesquelles ce texte aurait été rédigé à l’étranger.
« Nous rappelons au président de la République qu’il a juré, devant Dieu et la nation, de respecter et défendre cette constitution aujourd’hui qu’il est entrain de qualifier d’une constitution des étrangers, une source de son pouvoir, il est également tenu de respecter ses engagements internationaux relatifs aux droits fondamentaux, socle incontournable de toute action politique responsable « , ajoute-t-ils.
Pour dire non à la volonté de Félix Tshisekedi, ce mouvement citoyen qui se réfère à l’article 64 de la constitution, lance une offensive démocratique et populaire pour défendre la constitution. Une série d’actions citoyennes sur l’ensemble du pays pour faire entendre la voix de la population congolaise, renseigne le communiqué.
Pour la réussite de sa lutte, Filimbi appelle toutes les organisations de la société civile, les partis politiques et les citoyens Congolais à rejoindre son combat.
« Nous appelons toutes les organisations de la société civile et les forces politiques à se mobiliser contre cette tentative de modification constitution elle. Cette initiative va à l’encontre des priorités urgentes de notre peuple et compromet l’avenir démocratique de la République Démocratique du Congo. Enfin, nous exhortons le peuple congolais à rester vigilant face au chantage, aux manipulations et à l’instrumentalisation, les discours fallacieux et la corruption orchestrés pour détourner l’attention, ne doivent nous éloigner de notre quête légitime de justice, de paix et de prospérité. »,conclu le communiqué.
Cette prise de position intervient dans un climat politique tendu, où des voix s’élèvent de plus en plus contre le projet de révision constitutionnelle. De nombreux membres de l’opposition et de la société civile perçoivent cette initiative comme une tentative de prolonger indûment le mandat présidentiel. Lors de ses meetings populaires à Lubumbashi et Kipushi, Félix Tshisekedi a déclaré qu’aucune opposition ne pourra l’empêcher de mettre en œuvre son projet, qu’il assure ne pas avoir pour but de chercher un troisième mandat. Il a défendu son initiative en évoquant certains articles qu’il juge dangereux et qui, selon lui, pourraient compromettre l’intégrité de la RDC.
Les leaders de l’opposition, tels que Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Delly Sessanga, ainsi que d’autres mouvements de la société civile, ont promis des manifestations pour contrer ce qu’ils considèrent comme une manœuvre visant à instaurer un troisième mandat.
Dans ce contexte, le mouvement citoyen Filimbi reste déterminé à défendre la Constitution et à lutter pour le respect des droits des Congolais, tout en appelant à une mobilisation générale pour garantir la stabilité démocratique du pays.
La Rédaction
Author(s): tazamardc.net
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