Nord-Kivu : À Luburo les ADF forcent les civils à extraire de l’or sous peine de mort

Au Nord-Kivu, dans le territoire de Lubero, les terroristes ougandais des ADF imposent à la population locale une collaboration forcée dans l’exploitation aurifère, en échange de la promesse de ne pas les tuer. La société civile du secteur de Bapere, qui a tiré la sonnette d’alarme ce lundi 14 avril 2025, dénonce une économie de guerre bâtie sur la peur.

Selon Samuel Kaheni, président de cette structure citoyenne, les ADF ont mis en place une administration parallèle dans les villages qu’ils occupent près de Mangurijipa. Ils y tiennent régulièrement des meetings pour convaincre – ou contraindre – les civils à regagner leurs localités et à se mettre au service de leurs activités minières.

« Ils appellent la population à revenir, leur promettant la vie sauve à condition qu’ils extraient de l’or pour eux. Par peur, les civils obéissent », a-t-il déclaré.

Une exploitation systématique des ressources

D’après les témoignages, tous les sites miniers de la zone seraient désormais sous le contrôle total des ADF. Les villages de Batike et Bapaetumba sont cités comme des foyers de cette exploitation, organisée sous la houlette d’une structure administrative rebelle visant à financer leur lutte armée.

Appel à des opérations militaires urgentes

Face à cette dérive, la société civile presse la coalition FARDC-UPDF d’intervenir militairement pour restaurer l’autorité de l’État et protéger les civils.

« Nous craignons que ces rebelles n’utilisent les civils comme boucliers humains avant de les massacrer. Il est urgent de lancer des opérations pour stopper l’exploitation et prévenir de nouveaux drames », alerte Samuel Kaheni.

L’administration territoriale met en garde

De son côté, l’administrateur du territoire de Lubero, le Colonel Alain Kiwewa Mitela, a lancé un avertissement clair : tout civil retrouvé en cohabitation avec les ADF sera considéré comme collaborateur.

« Ces rebelles ne se contentent plus d’attaquer, ils s’installent. Toute collaboration sera sanctionnée », a-t-il martelé.

Le territoire de Lubero reste morcelé entre plusieurs forces : les ADF, les rebelles du M23 et l’armée congolaise. Cette situation complique toute tentative de stabilisation et rend la population civile particulièrement vulnérable aux exactions.

Azarias Mokonzi

Author(s): mines.cd
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