La tension reste vive dans l’Est de la République démocratique du Congo. Après la publication, le 12 avril, d’un communiqué de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) qui accusent les forces congolaises et leurs alliés d’avoir lancé une attaque contre la ville de Goma, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) viennent de réagir. Dans une déclaration lue à la télévision nationale congolaise par le porte parole des FARDC, le Général Sylvain Ekenge, vient de qualifier le communiqué de l’AFC-M23 de « communiqué infondé et dépourvu de toute logique ».
Dans sa déclaration initiale, l’AFC/M23 a condamné ce qu’elle qualifie « d’opérations conjointes menées en toute illégalité par la SAMIDRC en coordination avec les FARDC, les FDLR et les milices Wazalendo », tout en affirmant que « plusieurs tentatives récentes des forces coalisées de Kinshasa de reprendre le contrôle de Goma ont été mises en déroute ».
Selon l’AFC-M23, les attaques « contreviennent aux engagements existants de la SADC » et menacent la stabilité locale. Dans le foulé, les M23 exigent le « retrait immédiat des troupes de la SAMIDRC » et vont jusqu’à demander « la reddition des éléments des FARDC stationnés dans les installations de la MONUSCO à notre organisation ». L’AFC/M23 se dit contrainte de « reconsidérer sa position pour privilégier la sécurité de la population congolaise ».
Face à ces accusations, les FARDC viennent de publier un communiqué. Dans ce dernier, elles réagissent aux réactions de l’AFC-M23. « Le communiqué de l’AFC-M23, taillé de toutes pièces, est en réalité un scénario sciemment monté, non seulement pour camoufler et justifier les tueries quotidiennes des civils dans la ville de Goma, mais aussi et surtout pour manipuler l’opinion et satisfaire les appétits criminels », vient de déclarer le Général Sylvain Ekenge, sur les antennes de la RTNC.
Les militaires congolais affirment que leurs troupes ne sont pas dans la zone visée . « Au nord de la province, nos premières positions se trouvent à plus de 300 km de la ville de Goma, dans le territoire de Lubero », précisent-ils, ajoutant qu’à l’ouest, les FARDC sont « en pleine défensive dans le territoire de Walikale », et que « les premières positions au sud se trouvent à des centaines de kilomètres de la ville de Bukavu ».
Selon les FARDC, il s’agit d’une « manœuvre dilatoire concoctée pour tenter de faire capoter toutes les initiatives de paix en cours ». Elles réaffirment leur engagement pour le retour de la stabilité dans l’Est du pays, assurant rester « vigilantes et respectueuses des droits de la guerre ».
Ces accusations surviennent quelques heures après l’attaque de la nuit du vendredi 11 au samedi 12 avril dernier en ville de Goma. Cette nuit là, les éléments du M23 avaient fait face à une attaque menée dans la partie Ouest de la ville touristique de Goma, où des quartiers Kyeshero et Mugunga avaient été touchés.
Alors que les deux camps s’accusent mutuellement de manipulations et de violences, la situation sur le terrain reste tendue. La communauté internationale, déjà interpellée par Kinshasa, est appelée à s’impliquer pour éviter une nouvelle escalade dans la région.
Franck Kipuni
Author(s): tazamardc.net
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