Face aux médias : Le député Iracan appelle l’opposition à avancer des propositions constructives face à la crise

2025-04-13

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Quelques jours après la clôture des consultations politiques en vue de la formation du gouvernement d’union nationale, boycottées par l’opposition dans sa large majorité, le député national de l’opposition, Gratien de Saint Nicolas Iracan, s’est exprimé samedi 12 avril sur ses choix politiques. Il a également appelé ses collègues de l’opposition à trouver des passerelles de collaboration avec le gouvernement pour le bien des populations congolaises.

Le député national élu de Bunia, Gratien de Saint Nicolas Iracan, était face à la presse, samedi 12 avril 2025, à Sultani River. D’entrée de jeu, il a calmé les tensions en déclarant : « Nous sommes tous des frères. Ce que nous devons privilégier, c’est notre intérêt commun, c’est la République démocratique du Congo. Ce n’est pas toujours bon de crier dans les médias ou de condamner ce qui se passe. Il est temps que la gestion des affaires publiques produise un effet positif pour la population. »

Avec lucidité, le député Iracan a appelé ses collègues de l’opposition à faire une opposition républicaine et constructive. « Il est important que l’opposition soit constructive et républicaine en faveur du peuple. Nous devons bannir les élans de haine dans la politique. Ce que nous vivons en RDC, c’est comme si nous étions des ennemis, alors que nous sommes des frères. Nous devons proposer des pistes de solutions à ceux qui gèrent, et ceux qui gèrent doivent apporter des solutions à ceux qui sont en dehors de la gestion », a-t-il ajouté.

Appel à la collaboration pouvoir-opposition

Cela ne l’a pas empêché de revendiquer les droits d’une opposition muselée et malmenée par le pouvoir en place. « C’est ici le lieu de rappeler que l’opposition est muselée, écrasée et n’a pas droit à l’expression. Vous savez combien sont en prison ou en exil ; personne ne peut descendre dans la rue, et tout critique de la gestion est interpellé, arrêté. Un pouvoir sans opposition dans une démocratie ne vaut pas la peine, c’est un pouvoir déséquilibré, qui ne profite pas à la population. » Il a ensuite appelé à la construction de passerelles de collaboration entre le pouvoir et l’opposition.

« Il est donc important que le pouvoir en place et l’opposition travaillent ensemble. En tant qu’opposition, je voudrais demander à mes frères opposants de cesser avec la politique de la chaise vide, d’affronter le gouvernement en face, de proposer des pistes de solutions, et de réfléchir ensemble autour d’un cahier des charges qui contiendrait ce que l’opposition n’apprécie pas », a-t-il conseillé.

Dans la suite de sa communication, le député Iracan a dressé un constat amer : « Le pays ne marche pas. Nous sommes en crise, il y a le chaos partout dans les institutions. » C’est pourquoi, avec d’autres opposants de bonne volonté, il a décidé d’aller à la rencontre du conseiller spécial du chef de l’État pour exprimer clairement les maux qui rongent le pays, proposer leur contribution à la cessation de la guerre d’agression et affirmer que les choses doivent changer pour que le peuple recouvre sa dignité.

« Nous pensons que l’heure est venue où nous devons réfléchir autrement et prendre nos responsabilités en tant que fils de ce pays. Nous ne devons pas compter sur les étrangers pour ramener la paix en RDC, car la paix se fera avec les Congolais ; ce sont eux qui vont construire leur pays », a-t-il estimé.

Pour l’élu de Bunia, l’échange avec la presse avait pour but de sensibiliser l’opinion sur ce que vivent les Congolais ces derniers temps. « La RDC traverse une crise qui s’aggrave jour après jour, avec des conséquences dramatiques sur la population civile. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, tous les signaux sont pratiquement au rouge. Le Congolais n’a plus confiance dans les autres Congolais, et les institutions n’ont plus confiance entre elles. La crise est profonde au sein de la classe politique. La majorité est en crise avec elle-même, tout comme l’opposition », a-t-il déclaré.

La RDC, terre de désespoir

Faisant le point sur la situation sécuritaire, le député Iracan a constaté que « la RDC est un pays livré au monde entier comme un terrain de promenade, où les gens peuvent entrer et sortir librement. C’est ici le lieu de déplorer la guerre d’agression que vit le pays de la part du Rwanda et de toutes ces forces étrangères qui opèrent en RDC. En dehors du Rwanda, il n’est pas normal, dans un État souverain comme la RDC, que tant de pays exercent leur influence, notamment à travers des opérations conjointes avec l’Ouganda. La MONUSCO, présente en RDC depuis plus de 25 ans, n’a pas produit de résultats notables. Cela devient une honte. La RDC est devenue la terre de désespoir. À l’Est, les tueries se multiplient chaque jour, la rébellion fait rage, et à l’Ouest, des groupes armés sévissent. Le fléau qui tue dans le silence, c’est la famine, et personne ne sait comptabiliser ces morts. La RDC est un pays sans routes, sans politique de santé, sans éducation, un pays où la gouvernance est chaotique. Alors que la situation est grave, avec tout ce qu’on vient d’énumérer, la catastrophe naturelle aggrave encore les choses. Kinshasa a vécu, au cours des deux dernières semaines, des cauchemars. Il est donc temps que les dirigeants réfléchissent à comment sortir de cet état. »

Concernant les initiatives de paix en cours face à la crise sécuritaire dans l’est du pays, l’élu de Bunia a déclaré avoir « apprécié les processus de Nairobi, de Luanda, ainsi que l’initiative de la CENCO-ECC. Nous avons aussi apprécié l’appel du chef de l’État en faveur de l’unité et de la cohésion nationale, mais toutes ces initiatives tardent à produire des résultats pour que le peuple se retrouve. »

Dans sa conclusion, il a noté que « depuis 1960, la classe politique n’a pas produit les résultats attendus par le peuple. Elle a échoué complètement. » Cependant, il a également souligné que le peuple a sa part de responsabilité dans la situation actuelle, car il observe sans agir. Un appel est enfin lancé au chef de l’État pour qu’il réforme les choses en faveur du peuple, étant donné que sa politique mise en place depuis son arrivée au pouvoir a montré ses limites.

Author(s): mediacongo.net
Source: Access the article

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