Dialogue avec le M23 : « Pas de paix sans justice », avertissent les victimes

Alors que les discussions ont été entamées entre le gouvernement congolais et la coalition de l’AFC-M23 à Doha, au Qatar, les langues se délient pour appeler à un accord soutenu, inclusif et non truffé d’impunité pour couvrir certains crimes.

Suivant cette logique, le Collectif des Victimes de l’Agression Rwandaise, CVAR en sigles, a, dans une déclaration rendue publique ce jeudi 09 avril 2025, soutenu cette initiative en quête de la paix. Dans sa déclaration, le CVAR dit, cependant, souhaiter que cette initiative n’exclut pas ou, mieux, n’étouffe pas les démarches judiciaires pour sanctionner les auteurs des crimes pendant cette guerre.

« Nous souhaitons que ces discussions tiennent compte de certains aspects, surtout liés à la justice. Parmi les rebelles, l’on trouve certains qui ont été dans l’AFDL, CNDP, M23 et aujourd’hui l’AFC-M23. Si ces personnes récidivent, c’est parce qu’elles bénéficient de l’amnistie pour blanchir leurs crimes. C’est cette attitude qui les pousse à commettre les mêmes bêtises, car elles savent qu’elles ne seront pas punies. Nous avons tous besoin de la paix, mais une paix où la justice n’est pas appliquée avec toute sa rigueur, c’est une paix hypothétique. C’est pourquoi nous sommes en train de souhaiter que les auteurs des différents crimes commis, notamment crimes contre l’humanité, crimes de guerre, répondent de leurs actes », a déclaré Jean-Claude Matabaro, avocat conseil de ce collectif des victimes de l’agression rwandaise.

Ce dernier souligne que l’option judiciaire peut tant soit peu soulager les victimes de ces crimes et vivifier la paix et la concorde. Il appelle le gouvernement congolais à ne pas céder à toute manipulation, étant donné que certains rebelles ont déjà été condamnés et que ces décisions de justice doivent être exécutées. « On devra nous prendre au sérieux lorsque nous n’aurons pas à amnistier les criminels. Nous souhaitons qu’il y ait la paix, mais que ces bandits soient réprimés conformément à la loi. Il y a des gens qui avaient également été condamnés par la justice militaire à Kinshasa, la population continue à attendre l’exécution de ces arrêts », a-t-il martelé.

Les victimes d’agression rwandaise plaident également pour la création d’un tribunal spécial de la RDC pour sanctionner les auteurs des crimes dans l’Est de la République démocratique du Congo. Cette demande marque la volonté de la population de voir leurs bourreaux répondre de leurs actes conformément à la loi.

Azarias Mokonzi

Author(s): tazamardc.net
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