Inondations meurtrières à Kinshasa : L’État d’urgence décrété face à une catastrophe sans précédent

La capitale de la République Démocratique du Congo a vécue l’une des pires catastrophes naturelles de son histoire récente. Des pluies torrentielles, survenues dans la nuit du 4 au 5 avril, ont semé désolation et chaos dans plusieurs communes de la ville.

Inondations massives, glissements de terrain, pertes en vies humaines et dégâts matériels considérables : le gouvernement a décrété l’état d’urgence, selon un communiqué officiel (N°25/CABVPMIMININTERSEDECACISLBJI2025) émis par le Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières.

Le bilan provisoire fait état de 33 morts, 46 blessés hospitalisés et plus de 200 ménages sinistrés, principalement dans les communes de Mont-Ngafula, Ngaliema, Barumbu, Limete, Matete et Masina. Plusieurs habitations ont été emportées par les eaux, tandis que l’approvisionnement en eau potable a été interrompu dans certains quartiers. Le boulevard Lumumba a également été fermé à la circulation pendant toute une journée, en raison de l’effondrement partiel du pont N’djili.

Face à l’ampleur de la situation, les autorités ont activé une Cellule de gestion de crise coordonnée par le Ministère de l’Intérieur, avec la participation des ministères sectoriels et de la Ville-Province de Kinshasa. Un plan d’évacuation d’urgence a été lancé, et des équipes d’intervention ont été dépêchées sur le terrain pour apporter une assistance immédiate, notamment par la mise en place d’abris provisoires.

Lors d’une réunion d’urgence tenue le 6 avril sous la présidence du Vice-Premier Ministre, S.E. Shabani Luko Biaango, en présence des autorités sécuritaires, des services de protection civile, ainsi que des représentants de l’armée, de la DGM, de la RVF et de la DGDA, des mesures renforcées ont été adoptées. L’objectif : faciliter l’évacuation des sinistrés et assurer leur prise en charge dans des sites d’accueil sécurisés.

Quatre centres ont été aménagés pour l’hébergement temporaire :

Institut Lumumba : 115 familles ;

Kitomesa (N’djili) : 100 familles ;

Kimwenza : 70 familles ;

Stade Tata Raphaël : en cours de réhabilitation.

Le ministre a également annoncé la mobilisation de la communauté humanitaire nationale et internationale afin d’assurer une assistance multisectorielle, incluant la fourniture de nourriture, d’eau potable, de soins médicaux, ainsi qu’une protection accrue pour les populations vulnérables.

« Le gouvernement de la République prend toutes les dispositions nécessaires pour faire face à cette crise avec responsabilité, efficacité et solidarité », a affirmé le Vice-Premier Ministre dans le communiqué.

Cette catastrophe relance de manière urgente les débats sur la gestion urbaine à Kinshasa, la vulnérabilité des infrastructures, l’occupation anarchique des terrains et l’insuffisance des systèmes de drainage face aux aléas climatiques.

Eugène Vomba

Author(s): tazamardc.net
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