La coalition politico-militaire M23-AFC a annoncé ce samedi 5 avril, via un communiqué émanant du cabinet du gouverneur issu de ses rangs, la reprise progressive des services bancaires dans la ville de Goma et ses environs, à compter du lundi 7 avril 2025.
« Il est porté à la connaissance de toute la population de Goma et ses environs que la reprise des activités bancaires à Goma sera effective dès ce lundi 7 avril 2025. Le lancement officiel sera effectué par le coordonnateur de la Caisse d’épargne et de crédit du Congo, CADECO en sigle », indique le communiqué.
Depuis la prise de contrôle de Goma par la coalition M23-AFC, toutes les institutions financières – banques commerciales, coopératives d’épargne et de crédit, ainsi que les structures de microfinance – avaient suspendu leurs opérations, provoquant une paralysie du circuit monétaire local. Cette annonce marque ainsi une tentative de normalisation administrative par les autorités de facto en place.
Toutefois, Kinshasa maintient une position intransigeante. Le gouvernement de la République démocratique du Congo réaffirme que la réouverture des institutions financières à Goma ne pourra intervenir que sur instruction expresse des autorités monétaires compétentes, notamment la Banque centrale du Congo (BCC), seule habilitée à réguler le système bancaire national.
Dans la ville, les appels à la reprise des services financiers se sont multipliés ces dernières semaines. Commerçants, agents publics et petits entrepreneurs font face à de graves difficultés économiques, aggravées par la fermeture prolongée des guichets bancaires.
La CADECO devient ainsi la première institution financière à afficher publiquement sa collaboration avec la coalition M23-AFC. Ce choix stratégique soulève de nombreuses interrogations sur la légalité de ses opérations dans un contexte de non-reconnaissance du pouvoir local par l’État congolais et la communauté internationale.
Cette initiative pourrait ouvrir la voie à d’autres partenariats économiques sous l’autorité du M23-AFC, tout en accentuant la dualité de gouvernance et les tensions institutionnelles dans une province déjà fragilisée par des années de conflits armés et d’instabilité politico-sécuritaire.
Anselme Syangoma
Author(s): tazamardc.net
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