Premier producteur mondial de cobalt et deuxième fournisseur de cuivre, la RDC voit pourtant son secteur minier largement contrôlé par des multinationales, en particulier chinoises. Face à ce constat, le directeur général du Cadastre Minier (CAMI), Popol Mabolia Yenga, appelle la jeunesse congolaise à s’engager davantage pour reprendre le contrôle de cette industrie stratégique.
C’est dans cette optique qu’il a tenu, ce vendredi 4 avril 2025, une conférence de débat à Kinshasa, en présence des étudiants et enseignants de l’Université Leadership Academic University. Axée sur le thème « Le cadastre minier et le développement durable : mobiliser la jeunesse pour un leadership éthique », cette rencontre visait à sensibiliser les jeunes sur l’enjeu crucial du secteur minier dans l’avenir économique du pays.
« Le secteur minier est le moteur de l’économie congolaise. Certes, le président de la République insiste sur le développement de l’agriculture, mais aujourd’hui, c’est l’exploitation minière qui soutient le pays. Il est donc essentiel que les jeunes s’y intéressent », a recommandé Popol Mabolia.
Un déficit de compétences techniques préoccupant
L’une des préoccupations majeures soulevées par le DG du CAMI reste la faible représentation des jeunes Congolais dans les filières techniques et scientifiques pourtant essentielles au développement minier.
« Dans les universités, je vois beaucoup d’étudiants en droit, en économie ou en informatique, mais très peu en ingénierie minière ou en sciences techniques. Pourquoi ne pas encourager davantage ces formations ? », a-t-il fustigé.
Dans un contexte où la transition énergétique mondiale dépend des ressources congolaises, le pays ne peut plus se permettre d’importer massivement de la main-d’œuvre étrangère. Popol Mabolia regrette que la majorité des grands chantiers soient aujourd’hui pilotés par des entreprises chinoises ou indiennes, alors que les ingénieurs congolais disposent des compétences nécessaires.
« Nous avons besoin d’experts en exploitation minière, en gestion de la forêt et en protection de l’environnement. Plus nous aurons de spécialistes congolais, moins nous dépendrons des compétences étrangères», a-t-il soutenu.
Des réformes en cours au Cadastre Minier
En plus de cet appel à la jeunesse, Popol Mabolia a évoqué les réformes entreprises au sein du CAMI depuis sa prise de fonction, parmi lesquelles :
La certification des titres miniers pour garantir plus de transparence,
Le toilettage du fichier cadastral,
L’amélioration de la gouvernance du secteur minier.
À travers ces initiatives, le DG du CAMI entend moderniser l’institution et ouvrir davantage le secteur aux Congolais, afin qu’ils deviennent les véritables acteurs du développement minier de la RDC.
Avec un sous-sol regorgeant de richesses stratégiques, la RDC a tout à gagner à miser sur une nouvelle génération de leaders miniers congolais. Reste à savoir si cet appel sera suivi d’actions concrètes en matière de formation et d’accompagnement des jeunes dans ce domaine clé.
Author(s): mines.cd
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