L’économie de la République démocratique du Congo (RDC) subit de fortes pressions extérieures et internes, ce qui compromet son développement et sa stabilité. Parmi les défis les plus préoccupants figurent le dumping commercial pratiqué par ses voisins et l’insécurité persistante dans les zones rurales, deux phénomènes qui affaiblissent la production nationale et accroissent la dépendance aux importations.
Un dumping commercial qui saigne l’économie congolaise
Les neuf pays frontaliers de la RDC adoptent des stratégies commerciales agressives, rendant la concurrence particulièrement défavorable aux producteurs locaux. L’une de ces pratiques, le dumping commercial, consiste à vendre des produits en RDC à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur leurs propres marchés.
« Certains voisins vendent leurs produits chez nous moins chers que chez eux et comme il s’agit de produits exportés, dont la vente permet de rapatrier les recettes en devises, ils trouvent ainsi un moyen de saigner nos pays des devises étrangères », explique un expert économique. Cette situation fragilise le tissu économique congolais, rendant difficile la compétitivité des producteurs locaux face aux importations à bas coût.
L’insécurité, un frein à la production locale
L’insécurité chronique qui sévit dans plusieurs provinces de la RDC constitue un autre obstacle majeur à la relance économique. Cette instabilité pousse les populations rurales à fuir, privant ainsi le pays de sa capacité de production agricole.
Un membre d’une organisation non gouvernementale (ONG) basée à Goma tire la sonnette d’alarme sur les conséquences de cette situation :
« Nos villages, d’où provenaient les produits alimentaires il y a quelques années, sont vides aujourd’hui à cause de l’insécurité. C’est pourquoi nous sommes désormais obligés de nous approvisionner au Rwanda, même en farine de manioc, alors que c’étaient eux qui venaient s’approvisionner en semences chez nous », confie-t-il.
Cette inversion des flux commerciaux illustre la vulnérabilité croissante de l’économie congolaise, jadis capable de nourrir sa population et même d’exporter ses produits agricoles.
Face à ces menaces, les experts économiques et les organisations locales appellent les autorités congolaises à mettre en place des politiques économiques plus restrictives pour lutter contre le dumping et protéger les producteurs nationaux. De même, le renforcement de la sécurité dans les zones rurales apparaît comme une priorité incontournable pour relancer la production agricole et réduire la dépendance aux importations.
Seule une stratégie globale combinant régulation des échanges transfrontaliers, sécurisation des territoires et appui aux producteurs locaux permettra de restaurer la souveraineté économique du pays et d’assurer son développement durable.
Eugène Vomba
Author(s): tazamardc.net
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