La population de Goma vit sous la terreur imposée par les éléments du M23, ont rapporté vendredi 28 mars à Radio Okapi, plusieurs témoignages. Des jeunes hommes sont régulièrement victimes de flagellations sévères pour des motifs souvent non vérifiés.
L’accusation la plus fréquente est l’appartenance aux FARDC. Les agresseurs contraignent leurs victimes à s’allonger au sol avant de les fouetter pendant plusieurs minutes. Ces actes de torture, perpétrés en public ou en privé, instaurent un climat de terreur à tel point que la population n’ose intervenir pour protéger les personnes ainsi maltraitées, renseignent des habitants sous anonymat.
Face à cette situation, la population appelle la communauté internationale à exiger le respect du droit international humanitaire dans les zones contrôlées par le M23, font savoir des acteurs de la société civile.
Dans l’intimité de leurs foyers, les habitants de Goma expriment leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme des humiliations infligées par les hommes du M23.
« Aucune faute ne saurait justifier de tels actes de flagellation », témoigne le frère d’une victime, dont la famille s’est mobilisée pour lui prodiguer des soins médicaux d’urgence afin d’atténuer les séquelles de ces violences.
Dans un rapport publié le 18 mars dernier, Amnesty International dénonce le fait que « depuis sa prise de contrôle de Goma, le M23 a instauré un climat de peur et de représailles brutales au sein de la population locale. L’ampleur et la fréquence alarmantes des exactions commises dans l’est de la RDC devraient choquer le monde entier ».
L’organisation a recueilli des témoignages de personnes conduites dans un stade de la ville et soumises à la torture : « Ils nous ont contraints à nous allonger et nous ont frappés sur les fesses et les mains ».
Un défenseur des droits humains présent à Goma rapporte qu’il est aujourd’hui difficile d’obtenir les statistiques de ces cas de flagellation à cause de la terreur qui règne. Par exemple, des personnes ayant juste filmé une scène de torture ont été emmenées par le M23 vers une destination inconnue.
Face à cette situation, il lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle s’implique activement afin de restaurer la dignité de la population de Goma.
Author(s): radiookapi.net
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