En Ituri, la présence de l’armée ougandaise au centre de discussions à Bunia

2025-03-28

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En République démocratique du Congo (RDC), la présence depuis un mois de l’armée ougandaise dans la province orientale de l’Ituri suscite de nombreuses interrogations. Jeudi 27 mars, à Bunia, capitale de la province, les états-majors des deux pays se sont rencontrés pour coordonner leurs opérations dans les territoires de Djugu et Mahagi, fiefs de la Coopération pour le développement du Congo (Codeco).

C’est à l’issue d’une longue réunion commencée jeudi 27 mars que les représentants des états-majors de l’armée congolaise et ougandaise se sont entendues sur les opérations à suivre. Dans un communiqué concis diffusé lors des discussions, le porte-parole de la province, le lieutenant Jules Ngongo, a indiqué que « FARDC (Forces armées de RDC) et UPDF (Forces de défense du peuple ougandais) coordonnent leurs opérations » après les avoir évaluées.

En jeu : l’extension, ou non, de l’opération Shujaa (« bravoure » en swahili). Montée en novembre 2021 pour combattre le groupe islamiste ADF, d’origine ougandaise, l’opération aurait désormais pour mandat de s’opposer à la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco), un mouvement mystico-armé qui compte parmi les plus meurtrier du pays, dans les territoires de Djugu et Mahagi qui longent le lac Albert, frontière naturelle avec l’Ouganda.

Selon nos informations, des propositions ont pour l’heure été envoyées aux hiérarchies respectives, l’objectif premier étant de sécuriser la route nationale 27, voie d’approvisionnement de Bunia. Depuis quelques semaines, des affrontements entre les miliciens de la Codeco et les UPDF sont enregistrés chaque jour non loin de cette route, autour de la localité de Fataki, dans le territoire de Djugu.

« La position de l’Ouganda en Ituri est difficilement lisible »

Le déploiement des forces ougandaises à Bunia en février, puis à Mahagi à la frontière avec l’Ouganda début mars, avait suscité la suspicion de nombreux Ituriens. Pour une source à Bunia, « la position de l’Ouganda en Ituri est difficilement lisible ». Leur récente arrivée dans la province, conjuguée à la création d’un nouveau groupe armé à Kampala et aux déclarations sur X du chef d’état-major « avait créé la confusion », développe notre source. L’officiel ougandais, fils de Museveni, avait qualifié cette zone frontalière de « zone d’influence de l’Ouganda ».

Et si le lieutenant-général Jacques Ychaligonza, adjoint de l’état-major des FARDC sur place, a appelé les groupes armés à déposer les armes – particulièrement ceux qui se revendiquent des Wazalendo en Ituri –, un observateur craint que ces opérations n’entraînent des conséquences pour les populations. « À chaque altercation entre les UPDF et les Codeco, nous remarquons que les civils sont pris à partie en représailles », note l’analyste. Depuis janvier, plus 200 civils ont été tuées et 100 000 personnes ont été déplacées dans la province, selon les Nations unies, dans une province qui comptait déjà 1,4 millions de déplacés internes.

Une situation qui va de mal en pis. Dans le territoire de Djugu, l’hôpital général de Fataki a été contraint de suspendre ses activités et d’évacuer ses patients à la mi-mars en raison des menaces de groupes armés, informe l’ONG Médecins sans frontière, qui précise que « les attaques découragent les patients de venir chercher des soins dans des structures médicales et mettent également le personnel médical en danger ».

Author(s): mediacongo.net
Source: Access the article

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