2025-03-28
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La partie-est de la RDC vacille sous l’assaut implacable de l’AFC/M23. Après avoir solidifié son emprise sur de vastes territoires au Nord et Sud-Kivu, la rébellion, appuyée par les forces rwandaises, menace désormais d’étendre son influence jusqu’aux provinces de la Tshopo et du Maniema. Un signal d’alarme que la cheffe de la Monusco, Bintou Keita, a lancé jeudi 27 mars 2025 au Conseil de sécurité de l’ONU.
L’expansion est fulgurante. Depuis février dernier, le groupe rebelle a progressé à une vitesse rocambolesque. Le territoire d’Idjwi et les hauts plateaux d’Uvira sont tombés, signale la fonctionnaire onusienne. Walikale, au Nord-Kivu, a-t-elle averti, est en passe d’être entièrement conquis. Et pendant que le monde tergiverse, les rebelles tracent leur route, méthodiquement.
Mais leur avancée ne se limite pas à la prise de terres. À Bukavu, ils ont mis en place une administration parallèle, nommant un gouverneur, des vice-gouverneurs et un maire. Au Nord-Kivu, un administrateur financier et un délégué à l’extraction minière ont été installés, rappelant le lien direct entre ce conflit cinglant et l’exploitation illicite des ressources naturelles.
Des cessez-le-feu piétinés
Les appels à la paix se succèdent et se heurtent au mur de la réalité. La SADC, l’EAC, l’Union africaine et même la récente résolution 2773 du Conseil de sécurité n’ont pas suffi à stopper cette offensive, déplore la représentante du secrétaire général de l’ONU en RDC. L’engagement de Doha (Qatar) entre les présidents congolais et rwandais, censé relancer un dialogue, s’est-elle étonné, est resté lettre morte.
La riposte encore timide
Face à la détérioration rapide de la situation, Mme Keita a rappelé que le Conseil de sécurité a dû convoquer des sessions urgentes à trois reprises en janvier et février 2025. « Ces réunions ont conduit à la mise en place d’une mission d’établissement des faits et d’une commission d’enquête indépendante sur les violations graves des droits humains dans l’est de la RDC », a-t-elle développé.
La Cour pénale internationale (CPI), quant à elle, s’est saisie du dossier des crimes commis au Nord-Kivu. Hélas, la patronne des casques bleus au Congo-Kinshasa fait remarquer que pendant que les enquêtes se mettent en place, les massacres, les déplacements de populations et l’exploitation illégale des minerais se poursuivent sans relâche.
L’avertissement de Bintou Keita inquiète. L’AFC/M23 avance, les frontières s’effacent et le pays que dirige Félix Tshisekedi risque de voir son territoire redessiné par la force. Si rien n’est fait, la Tshopo et le Maniema seront les prochaines victimes d’un conflit qui semble déjà, hors de contrôle.
Author(s): mediacongo.net
Source: Access the article