Guerre au Nord-Kivu : Accusations croisées entre le Rwanda et les États-Unis sur le rôle de la MONUSCO

Dans son allocution lors de la récente réunion du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), le Rwanda a accusé la MONUSCO de soutenir les FDLR dans la province du Nord-Kivu. Le représentant du Rwanda, a soulevé cette préoccupation, soulignant l’inertie de cette force onusienne, lors des bombardements présumés des villages densément occupés par les Tutsi.

« En Octobre 2023 un village tout entier 300 maisons de tutsis congolais a été incendié par des milices soutenues par la RDC en territoire de Masisi où était la MONUSCO alors ? Depuis février de cette année, les villages de Banyamulenge au sud sont bombardés à l’aide de drones et d’avion de chasse de la RDC où se trouve la Monusco », s’est interrogé le représentant du Rwanda, révélant un problème majeur de gouvernance en RDC.

Selon le Rwanda, depuis la reprise des combats en octobre 2023, la MONUSCO n’a pas contribué à la désescalade ou aux efforts de paix, mais bien au contraire, elle a appuyé les groupes armés dont les FDLR.

« La MONUSCO n’a pas contribué de manière constructive à la désescalade ou aux efforts de paix. plus alement, la MONUSCO a fourni un appui direct à l’opération militaire de la coalition FARDC devant un belligérant combattant parfois au côté des groupes qu’elle était sensé neutraliser » a-t-il déclaré.

Le Rwanda débouté par les États-Unis

En réaction à ces accusations, les États-Unis, dénoncent ce discours antagoniste et mensonger du Rwanda, soutenant que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda menacent la sécurité des agents de la MONUSCO dans les zones sous leur contrôle. Les États-Unis, affirment que la MONUSCO ne joue que son rôle en exécutant son mandat.

« Les États-Unis dénoncent des menaces visant les dirigeants de la MONUSCO illustrant des allégations selon lesquelles la MONUSCO appuie les FDLR. Ces déclarations sont inacceptables et irresponsables en provenance. du Rwanda en particulier », a martelé la représentante des États-Unis.

En revanche les États-Unis, déplorent l’avancée et l’occupation des territoires des forces Rwandaises et des éléments du M23 au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Ils saluent les efforts de paix déployés par toutes les parties dans le cadre du processus de la SADC et notamment de l’engagement à parvenir à cessez-le-feu le feu permanent. Ils appellent en outre au respect des engagements des parties, soulignant la nécessité de renforcer les sanctions contre la partie irrespectueuse des engagements.

« Signer des communiqués n’est qu’une première étape. Les appliquer est bien plus compliqué, voilà pourquoi nous suivrons de près les actions des parties et nous sommes déterminés les cas échéants à prendre des mesures supplémentaires. Alors que les M23 commettent des exactions à Goma, cette situation n’est pas tenable. Si la MONUSCO ne peut pas exécuter son mandat de protéger les civils dans des zones contrôlées par les M23, nous membres du Conseil devrions envisager toutes les actions possibles, y compris une révision du mandat de la mission qu ne reflète plus l’environnement opérationnel » .

Des éléments RDF massivement déployés

Pendant ce temps, le représentant permanent de la République démocratique du Congo (RDC) à l’ONU, Zénon Mukongo, a révélé devant le Conseil de sécurité que plus de la moitié de l’armée rwandaise est déployée sur le territoire congolais. Il a appelé à l’application de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies, pour mettre terme à ce conflit.

« Au moment où nous nous réunissons ici, le Rwanda a plus de la moitié de son armée déployée sur le territoire congolais, et ce, sans le consentement de l’État congolais. Le droit à la légitime défense ne saurait être évoqué comme justification à une invasion armée ni à la création d’une administration parallèle sur le territoire d’un État souverain. Ma délégation invite le Conseil de sécurité à se rendre à l’évidence de la nécessité urgente de passer rapidement à la mise en œuvre des dispositions de la résolution 2773. La cessation effective des hostilités et la désescalade ne seront pas possibles tant qu’il n’y aura pas des pressions accrues ni des sanctions plus musclées contre le Rwanda et ses alliés du M23 », a-t-il affirmé.

Azarias Mokonzi

Author(s): tazamardc.net
Source: Access the article

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