Kinshasa, 25 mars 2025 (ACP).- Un appel a été lancé aux autorités compétentes à porter une attention particulière aux écoles publiques qui accueillent des enfants avec handicap, particulièrement les sourds-muets, lors d’un entretien mardi à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC).
«Nous sollicitons une attention particulière du ministère délégué des personnes vivant avec handicap et autres personnes vulnérables (PVH-APV) et celui de l’éducation sur les élèves vivant avec handicap, particulièrement les sourds-muets. Ces élèves sont souvent victimes de diverses formes de violence, notamment au sein de leurs familles et dans la société», a déclaré Pierre Muteba, préfet à l’institut pour des sourds de Kinshasa (ISK).
Selon le préfet Muteba, la plupart de ces enfants proviennent des milieux défavorisés, ce qui complique leur situation. Les conditions précaires de vie des parents les empêchent souvent de dénoncer les abus dont leurs enfants, en particulier les filles, sont victimes.
Et de déplorer : «à l’ISK, nous enregistrons régulièrement des cas de viols sur des filles sourdes, qui viennent souvent dénoncer ces actes elles-mêmes. Malheureusement, les parents, lorsqu’ils sont informés, choisissent généralement de rester passifs».
Il a fait savoir que le manque de compréhension de la société envers ces enfants, exacerbée par la barrière de la langue des signes, est un problème sérieux auquel font face ces derniers.
«La population n’est pas enseignée à comprendre ses enfants, comprendre ces enfants suppose la compréhension de leur langue et langage. Pour répondre à ces difficultés, la Fondation Walim a initié des programmes d’échanges qui ont été bien accueillis par les élèves, mais nous insistons sur la nécessité de poursuivre ces efforts et demandons à d’autres d’emboiter les pas pour le bien-être de ces enfants», a-t-il souligné.
En raison des conditions précaires des familles, l’institut a mis en place un système de cantine pour fournir des repas aux enfants.
«Un ventre affamé n’a point d’oreille dit-on, nous savons certains de ces enfants viennent à l’école affamé, d’autres ne savent s’ils trouveront à manger en rentrant, grâce à nos faibles nous leur proposons un repas (du riz) chaque vendredi à la récréation pour calmer leur fin et nous avons besoin d’une grande assistance pour faire mieux que ce que nous faisons», a renchéri M Muteba.
Il a appelé l’État et le ministère de tutelle à apporter leur soutien afin d’aider ces enfants à trouver leur place dans la société, car ils ont les mêmes droits que tout un chacun.
«Nous aspirons à une société sans discrimination, où chaque individu peut s’épanouir», a-t-il affirmé.
Ces propos mettent en lumière un enjeu crucial qui nécessite une action concertée pour garantir le bien-être et l’intégration des enfants sourds-muets dans la société. ACP/ UKB
Author(s): acp.cd
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