Des hommages dignes ont été rendus ce mardi 25 mars 2025 à l’artiste musicien Delcat Idengo, assassiné par les rebelles du M23 le 13 février dernier à Goma. La dépouille, couverte dans un cercueil roulant, a fait l’objet d’un cortège partant de la morgue jusqu’au stade de Kibango, suivant un itinéraire tracé en ville.
Le corps de l’artiste a été accompagné par une foule immense sécurisée par les éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) pour non seulement honorer la mémoire de l’illustre disparu, mais bien plus pour célébrer le combat du révélateur de la conscience panafricaine. Des hommes et femmes, jeunes comme vieillards, ont été aperçus dans ce cortège funèbre. Ils ont tous, disent-ils, honoré le courage et l’abnégation qui caractérisaient l’illustre disparu dans ses chansons interpellatives. « Nous avons compris Idengo après sa mort, au début on pensait à la folie, mais c’est nous qui ne comprenions rien. Idengo est pour nous un héros, il a été tué pour la vérité. Idengo n’avait peur de personne. Tout ce qu’il voulait, c’était le bien-être de son peuple. Il est mort dans la lutte », s’est exprimé un habitant.
Poursuite de la lutte
La mort d’Idengo n’est pas exclusive de la poursuite de sa lutte, a fait savoir pour sa part Clovis Mutsuva, ancien activiste pro-démocratie et actuellement cadre influent d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi. « L’un avait fait arrêter Idengo et l’autre l’a tué. Il s’est battu pour le retour de la paix, en encourageant la population d’être exigeante envers les dirigeants et les autorités d’être redevables envers le peuple. Le combat d’Idengo va continuer et le message est clair : la population est venue dire au M23 qu’elle n’acceptera jamais que ce pays soit balkanisé, et nous n’allons pas accepter qu’ils nous dirigent. Nous allons résister, et si Idengo a été tué, c’est parce qu’il était arrêté injustement. Elles sont également complices », affirme Clovis Mutsuva.
Ce dernier révèle que la meilleure façon d’honorer Idengo est de poursuivre son combat pour la liberté et la vérité. « Il a été tué parce qu’il défendait le pays. Dans sa dernière chanson, il a exhorté la population à être unie en nous rappelant que c’est à cause de notre division que les M23 sont sur notre territoire. Si nous mettons de côté ce qui nous divise, nous serons forts et nous allons résister contre l’ennemi. Honorer la mémoire de Delcat Idengo, c’est être juste, combattre les anti-valeurs en poursuivant sa lutte », a-t-il fait savoir.
L’enterrement s’est soldé par des coups de feu tirés par les éléments de la police de passage à cet endroit. Selon certaines sources, il était prévisible que cette cérémonie se boucle sous cette tension, partant même des messages des disciples de l’illustre disparu lors des mots d’adieu. Il y aurait certains blessés parmi les participants, et un mort, révèle une autre source sans plus de précision. « Les policiers dans une jeep de passage ont été hués et certains participants ont jeté des projectiles à ces éléments qui ont répondu par des coups de sommation dans la foule. S’en sont suivis des blessés graves et un mort ».
Idengo a été assassiné alors qu’il venait de quitter la prison de Munzenze, la veille de l’occupation de Goma par les rebelles du M23. Ses chansons continuent d’interpeller les Congolais à une conscience citoyenne pour sortir de la naïveté collective qui formalise la mauvaise gouvernance au sommet de l’État.
Azarias Mokonzi
Author(s): tazamardc.net
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