Quand la RDC défie le marché : Un gel des exportations du cobalt change la donne

Le gouvernement congolais a réaffirmé sa décision de maintenir la suspension des exportations de cobalt. Cette mesure, prise en février dernier, vise à stabiliser le marché et à maximiser les bénéfices du pays.

Cette politique, initiée par l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS), a déjà porté ses fruits, avec une hausse de plus de 50 % des prix du cobalt, passant de 21 150 à 33 300 dollars la tonne.

Une stratégie pour réguler le marché

Depuis plusieurs années, la République Démocratique du Congo (RDC), qui détient près de 70 % des réserves mondiales de cobalt, subissait les fluctuations des prix imposées par les acheteurs étrangers. En instaurant cette suspension, le gouvernement cherche à freiner la commercialisation anarchique et à éviter la surabondance du cobalt sur le marché international, ce qui entraîne souvent une chute des prix.

Lors de la 36ᵉ réunion du Conseil des ministres, la Première ministre Judith Suminwa, lisant la communication du Président Félix Tshisekedi, a salué l’impact positif de cette décision sur les revenus du pays et l’attractivité du secteur minier. Cette mesure s’inscrit dans une vision économique plus large, visant à réduire la dépendance aux matières premières brutes et à encourager leur transformation locale.

Vers une industrialisation locale du cobalt

Au-delà de la stabilisation des cours, le gouvernement congolais ambitionne de développer une industrie locale de transformation du cobalt. En créant une chaîne de valeur nationale, la RDC pourrait exporter des produits semi-finis ou finis, au lieu de vendre uniquement du minerai brut. Cette stratégie vise à générer davantage de revenus, à créer des emplois et à renforcer le contrôle du pays sur ses ressources stratégiques.

Le ministre des mines a été instruit de veiller au respect strict de cette mesure, tandis qu’un suivi mensuel de l’impact sur le marché sera réalisé par l’ARECOMS. Une évaluation ultérieure permettra de déterminer si le gel des exportations doit être prolongé ou ajusté en fonction de l’évolution du marché mondial.

Avec cette politique, la RDC s’impose progressivement comme un acteur influent du marché du cobalt, en fixant ses propres règles pour protéger son économie et valoriser ses ressources.

Junior Ngandu

Author(s): mines.cd
Source: Access the article

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