Kinshasa, 23 mars 2025(ACP).– Un appel pour adapter les textes juridiques et économiques en matière d’épargne afin de mieux protéger les épargnants, a été lancé au gouvernement par un expert en protection des consommateurs dimanche à Kinshasa en République démocratique du Congo lors d’un entretien avec l’ACP.
« Il est important que le gouvernement adapte les textes juridiques et économiques en matière d’épargne afin de mieux protéger les consommateurs et les consommatrices (épargnants) », a déclaré M. Patrice Musoko, expert en protection des consommateurs et président de l’Association des consommateurs des produits vivriers (Ascovi).
Selon lui, le gouvernement doit réglementer le secteur d’activité de l’épargne en tenant compte des besoins réels de la population. Le manque de prise en compte de ces besoins par le secteur tant privé que publique a plusieurs répercussions notamment l’afflux vers des systèmes d’épargnes informels, a-t-il ajouté.
« Le circuit de l’épargne auprès des personnes non qualifiées profite plus au secteur d’activité informelle.
Ainsi, l’apparition du phénomène thésaurisation dans le circuit monétaire échappe aux échanges économiques entre les acteurs économiques certifiés », a-t-il indiqué.
Patrice Musoko a affirmé, par ailleurs, que le consommateur a le devoir de contribuer à travers l’épargne à l’amélioration des climats d’affaires et à la croissance économique de son pays. Il a également le droit d’avoir des informations nécessaires sur la personne ou la structure d’épargne avec laquelle il s’engage.
Les conséquences de s’engager auprès d’une structure d’épargne non conforme
Selon l’expert, la responsabilité du consommateur est mise en jeu lorsque son argent est confié à une personne non qualifiée et non autorisée en matière d’épargne.
« Lorsqu’une partie de votre somme d’argent est confiée à une personne non qualifiée et non autorisée, à long terme cette structure non qualifiée ne va pas payer les intérêts de votre capital après un temps de l’épargne », a-t-il dit.
« La personne non qualifiée n’est pas protégé par la loi, ni par la Banque centrale du Congo. A tout moment, une personne peut perdre son argent car il y a absence de sécurité sociale et financière », a poursuivi l’expert.
Par ailleurs, il a expliqué de manière simple que l’épargne correspond à la partie du revenu qui n’est pas consommée. En d’autres termes, c’est une renonciation d’utiliser son argent dans l’immédiat pour une consommation future. C’est pourquoi, selon lui, les consommateurs ont droit à un pourcentage comme un prix à la renonciation d’utiliser son argent dans l’immédiat. Cela peut être considéré à titre d’intérêt. L’épargne constitue par excellence un levier de développement économique.
Enfin, il a encouragé les consommateurs à épargner dans la mesure du possible. ACP/C.L.
Author(s): acp.cd
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