Appel à la rentabilité d’un site maraîcher dans une commune de Kinshasa

Kinshasa, 21 mars 2025 (ACP).- Un appel a été lancé aux autorités étatiques pour curer la rivière baignant le site maraîcher Tshuenge, situé dans la commune de Masina, Est de la ville de Kinshasa, (capitale de la République démocratique du Congo), a appris ACP vendredi dans un entretien.

« Les autorités étatiques peuvent penser à pouvoir curer la rivière Tshuenge. Ce travail a été fait il y a une année. Mais l’abondance de sable demeure toujours et l’eau risque de passer au-dessus du pont jeté sur ladite rivière », a déclaré Bernard Butuakani, Vice-président des maraîchers du site Tshuenge.

La saison des pluies apporte un grand défi au site. Les rivières Dikutesa et Tshuenge, qui traversent le site, sont fortement ensablées et obstruées par les immondices provenant des quartiers voisins.

Ce phénomène, tel qu’a indiqué la source, a de graves conséquences, notamment le débordement des eaux tout en réduisant les terres cultivables, l’humidité des sols entraînant une baisse de la production agricole, la menace sur l’infrastructure locale.

Le curage de la rivière Tshuenge est une priorité absolue. Il permettra de restaurer le lit naturel de la rivière, de protéger les terres cultivables et de garantir des conditions de travail sécurisées pour les maraîchers, a-t-il fait savoir.

Avec une superficie de 1 200 hectares, dont 800 hectares déjà exploités, ce site stratégique accueille près de 4 000 maraîchers, principalement des femmes, qui s’investissent dans la culture du riz, des légumes-feuilles et fruits, ainsi que dans la pêche. Mais aujourd’hui, ce site vital est en péril, déplore Robert Nzunza, président des maraîchers.

Depuis l’époque coloniale, a-t-il dit, ce site joue un rôle fondamental dans la sécurité alimentaire de la capitale. Pourtant, il fonctionne sans le moindre soutien financier de l’État. Les maraîchers doivent se débrouiller avec des moyens rudimentaires pour répondre aux besoins croissants de la population.

Spoliation et manque de soutien étatique

Le président du site a indiqué que, outre les problèmes environnementaux, 20 % des terres du site sont victimes de spoliation par des tiers, parfois même avec la complicité de chefs coutumiers et de certaines autorités.

Ces terres, initialement destinées à l’agriculture, sont détournées pour la construction de logements, accentuant la pression sur les espaces disponibles. Robert Nzunza et Bernard Butuakani, ont appelé à une intervention rapide des autorités.

Ils exhortent le ministère du Développement rural avec le projet « PADER », le ministère de l’Agriculture et l’Hôtel de Ville à curer et entretenir la rivière Tshuenge, à disposer des matériels agricoles modernes et protéger les terres agricoles de la spoliation.

« Si nous ne faisons rien, nous risquons de perdre des terres essentielles à la survie de nombreuses familles et à l’approvisionnement de Kinshasa », a averti Bernard Butuakani.

Le site agricole Tshuengue est bien plus qu’un simple espace de production, il est un pilier de la sécurité alimentaire de Kinshasa. Pour préserver cet héritage, il est impératif que les autorités agissent immédiatement en collaboration avec les maraîchers, a conclu Robert Nzunza.

ACP/JF

Author(s): acp.cd
Source: Access the article

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