2025-03-19
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Alors que la poursuite des combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise contraignent des milliers de civils à fuir leur foyer dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, dans la province voisine de l’Ituri, des violences armées ont également déplacé des dizaines de milliers de personnes depuis le début de l’année.
Selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, l’OCHA, environ 100.000 personnes ont dû fuir des violences armées dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa, en Ituri.
Au cours du mois de février, des sources locales et humanitaires rapportent une intensification de ces violences contre les populations civiles.
Série d’attaques des Forces démocratiques alliées
Des affrontements entre groupes armés et des attaques contre la population ont causé la mort de 205 civils dans les territoires de Djugu, d’Irumu et de Mambasa durant les deux premiers mois de l’année, dont la moitié en février, y compris des femmes et des enfants, précise l’OCHA dans son dernier rapport de situation.
Au cours du mois de février, au moins 45 civils auraient été tués dans le territoire d’Irumu à la suite d’une série d’attaques perpétrées par des combattants des Forces démocratiques alliées (en anglais Allied Democratic Forces, ou ADF) dans plusieurs villages sur l’axe Komanda – Luna.
En raison de la détérioration persistante de la situation sécuritaire, plusieurs écoles ont dû suspendre leurs activités. Entre janvier et février, 78 établissements scolaires ont fermé leurs portes dans les zones de santé de Fataki et Drodro, affectant l’éducation de près de 30.000 enfants.
Plus de 40.000 enfants privés d’éducation dans les sites de déplacés
Depuis le 27 février 2025, une trentaine d’écoles ont été fermées dans des localités du littoral du lac Albert, en raison d’affrontements entre l’armée congolaise et un groupe armé dans la localité de Nyamamba.
Dans le territoire de Mahagi, les violences ont affecté les activités scolaires de plus de 3.000 enfants. À Fataki et Drodro, des zones fortement affectées par les violences armées, plusieurs activités ont été suspendues.
Par ailleurs, l’insécurité persistante perturbe la livraison des services humanitaires à près de 92.000 personnes dans les sites de déplacement et au sein des communautés hôtes dans la zone de santé de Drodro.
Ces derniers développements au nord-est de la RDC interviennent alors que l’Est du pays est également confronté à une nouvelle escalade de violences.
Une des crises humanitaires « les plus complexes au monde »
Depuis le début de l’année, les rebelles du M23 mènent une offensive militaire dans l’est de la RDC, avec le soutien de l’armée rwandaise, et ont pris le contrôle de pans entiers des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Ces vagues de violences font que ce pays riche en minerais de la région des Grands Lacs traverse l’une des crises humanitaires les plus complexes au monde, alors que plus de 21 millions de personnes en RDC ont besoin d’aide.
Les affrontements violents ont provoqué le déplacement forcé de centaines de milliers de personnes et ont eu un impact sur la fourniture de services de base, aggravant les risques de propagation des maladies liées à l’eau, comme le choléra.
Entre janvier et début mars 2025, la ville de Goma est devenue le nouvel épicentre de la flambée du choléra, avec 68 % des 1.846 cas enregistrés sur la période dans toute la province du Nord-Kivu. Déjà endémique dans plusieurs provinces du pays, la propagation rapide est favorisée par les conditions précaires des communautés vulnérables, confrontées à la violence et à l’extrême pauvreté.
Author(s): mediacongo.net
Source: Access the article