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Les organisations membres du Mouvement pour la justice climatique se réunissent pour un atelier de deux jours à Kinshasa. Elles préparent leur participation « coordonnée » à la COP 30 qui se tiendra à Belém, au Brésil, en novembre prochain, tout en réfléchissant au plaidoyer à mener pour instaurer une « Journée régionale du Bassin du Congo » par les États de la sous-région.

Lors de la première journée, le lundi 17 mars, les discussions se sont concentrées sur le couloir vert Kivu-Kinshasa. La quasi-totalité des organisations présentes a exprimé son soutien à la création par le gouvernement de la plus grande aire protégée au monde.

« Le couloir vert Kivu-Kinshasa est une réalité, mais nous déplorons qu’il soit né avec un défaut congénital. Ce défaut est la non-participation de toutes les parties prenantes. La société civile, le secteur privé et même certains services publics sectoriels n’ont pas été associés à sa mise en place. Ce que nous devons faire maintenant est de veiller à ce que les droits des communautés et des peuples autochtones pygmées soient respectés. L’article 9 du décret créant ce couloir vert prévoit les outils que l’organe de gestion doit élaborer, et c’est à ce niveau que nous devons apporter nos contributions pour garantir les droits des communautés », a déclaré Willy Eluwa, chargé de campagne et droits humains de l’Asbl Action pour la promotion et protection des peuples et espèces menacés (APEM).

Selon cet activiste de l’environnement, le couloir vert inclut des zones déjà attribuées, soit à des privés, soit aux communautés. Il est donc nécessaire d’harmoniser les textes, notamment le décret qui crée cette aire protégée, la loi sur la conservation de la nature et le code forestier.

« Le couloir vert Kivu-Kinshasa couvre pratiquement 9 provinces. Il se confronte à d’autres droits existants, notamment les concessions forestières, les concessions agricoles et les blocs pétroliers. Nous devons maintenant réfléchir à leur coexistence et à la manière dont le projet s’intègre avec d’autres réformes sectorielles, comme celles sur l’aménagement du territoire et le foncier », a ajouté Willy Eluwa.

Greenpeace Afrique partage également l’avis selon lequel la création du couloir vert Kivu-Kinshasa a omis des étapes essentielles. Cela doit être corrigé.

« Nous saluons l’ambition du gouvernement, bien qu’elle soit entachée de quelques faiblesses. Il y a des préalables qui doivent être respectés pour permettre à ce projet d’atteindre ses objectifs et d’être bénéfique pour les communautés locales des zones ciblées. Ces faiblesses incluent notamment le manque de consultations des communautés et l’absence d’études d’impacts sociaux et environnementaux. Ces préalables sacro-saints doivent être réalisés pour tout projet d’une telle envergure. Sinon, le projet pourrait être exposé à d’éventuels conflits dans l’avenir, susceptibles de compromettre ses objectifs », a déclaré Bonaventure Bondo, chargé de la campagne forêt pour le bassin du Congo à Greenpeace Afrique.

Pour rappel, le processus de création du couloir vert Kivu-Kinshasa, d’une superficie de près de 100 000 km², s’est déroulé en quelques semaines. Le projet a été approuvé par le conseil des ministres le 29 novembre 2024. Le 30 décembre de la même année, le président de la République va promulguer la loi n°24/020 modifiant la loi sur la conservation de la nature pour y inclure une nouvelle catégorie d’« aire protégée à vocation de réserve communautaire ».

Le décret de sa création a été signé par la première ministre le 15 janvier 2025. L’annonce officielle a été faite le 22 janvier dernier par le président de la République lors du forum économique de Davos, en Suisse, aux côtés de John Kerry, envoyé spécial pour le climat de l’ancien président américain, Joe Biden.

Bienfait Luganywa

Author(s): 7sur7.cd
Source: Access the article

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