Dans un contexte humanitaire préoccupant, marqué par une recrudescence du choléra en République démocratique du Congo (RDC), le Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) des Nations Unies a alloué 750 000 dollars pour soutenir les efforts de réponse rapide. Ce financement permettra à l’UNICEF, à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à leurs partenaires d’améliorer l’accès à l’eau potable, aux infrastructures sanitaires et aux services de santé, contribuant ainsi à limiter la propagation de l’épidémie et à garantir une prise en charge efficace des populations affectées.
« Dans un contexte où les conflits armés et les déplacements massifs exposent des millions de personnes à des conditions de vie précaires, agir en amont est une nécessité. Ce financement du CERF constitue une réponse concrète pour prévenir une crise sanitaire de grande ampleur. Investir dans la prévention et la réponse rapide aujourd’hui permettra de sauver des vies et de réduire les coûts d’une intervention d’urgence plus tard », a déclaré Bruno Lemarquis, Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RDC.
Une crise humanitaire exacerbée par l’instabilité sécuritaire
La RDC est confrontée à l’une des crises humanitaires les plus complexes au monde, avec plus de 21 millions de personnes en situation de vulnérabilité aiguë. Depuis janvier 2025, l’intensification des hostilités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, notamment en raison de l’offensive du groupe armé M23, a engendré le déplacement massif de centaines de milliers de civils.
Cette instabilité a gravement perturbé l’accès aux services de base, exacerbant les risques sanitaires. Le manque d’accès à une eau potable sécurisée, l’insuffisance des infrastructures d’assainissement et l’absence de soins adéquats favorisent une recrudescence des maladies hydriques, dont le choléra.
La situation est particulièrement alarmante à Goma, devenue l’épicentre de l’épidémie, où 68 % des 1 846 cas enregistrés dans la province entre janvier et début mars 2025 ont été signalés. Déjà endémique dans plusieurs régions du pays, la propagation du choléra est accélérée par la promiscuité, les conditions de vie précaires et la fragilité du système de santé local.
Une réponse coordonnée pour contenir l’épidémie
Face à cette urgence sanitaire, le financement du CERF s’inscrit dans un plan d’action anticipatoire, élaboré par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), en collaboration avec le Programme national pour l’élimination du choléra et la lutte contre les autres maladies diarrhéiques (PNECHOL-MD), l’UNICEF et l’OMS.
L’objectif est de mobiliser des ressources rapidement pour stopper la progression de l’épidémie et protéger les populations à risque. Les fonds alloués permettront de mettre en place des actions prioritaires, notamment :
Le renforcement de l’accès à l’eau potable grâce à l’installation de systèmes de purification et à la distribution d’eau traitée.
L’amélioration des infrastructures d’assainissement pour limiter la contamination des sources d’eau.
Des campagnes de sensibilisation sur l’hygiène et les bonnes pratiques pour prévenir la transmission du choléra.
Un appui aux structures de santé pour assurer un traitement rapide et efficace des cas de choléra.
Dans un environnement où chaque jour de retard accroît le risque d’une catastrophe sanitaire majeure, cette allocation financière constitue une réponse essentielle pour contenir l’épidémie à un stade précoce. Toutefois, au-delà de cette intervention d’urgence, des investissements supplémentaires seront nécessaires pour renforcer durablement l’accès à l’eau, à l’assainissement et aux soins de santé dans les régions affectées.
Eugène Vomba
Author(s): tazamardc.net
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