Négociation avec le M23 : Jean Baptiste Kasekwa refuse tout « chèque en blanc » aux rebelles

Alors que les combats font rage dans l’Est de la RDC, la question d’un dialogue avec le M23 divise. L’ancien député national élu de Goma, Jean Baptiste Kasekwa, met en garde contre toute concession excessive aux rebelles et à leurs soutiens. S’il reconnaît la nécessité de discussions pour mettre fin à la crise, il insiste sur un cadre strict et prévient : pas question d’accorder au M23 une légitimité arrachée par la force des armes.

Depuis plusieurs mois, la situation sécuritaire au Nord-Kivu se détériore à mesure que les affrontements entre les FARDC et le M23 s’intensifient. Face à l’enlisement du conflit, des voix s’élèvent pour encourager un règlement politique.

Jean Baptiste Kasekwa, connu pour ses prises de position fermes sur la crise sécuritaire, alerte sur les risques d’une négociation précipitée. Pour lui, tout dialogue doit être subordonné à des conditions strictes, sans quoi il ne ferait que renforcer la position des rebelles.

« Il ne s’agit pas d’ouvrir un dialogue qui légitimerait la rébellion, mais de rechercher une solution qui garantisse l’intégrité territoriale de la RDC et une paix durable pour nos populations », a-t-il déclaré.

Selon lui, une approche trop conciliante reviendrait à récompenser l’insurrection, créant un précédent dangereux pour la stabilité du pays.

Le M23, régulièrement accusé d’être soutenu par le Rwanda, contrôle plusieurs zones stratégiques du Nord-Kivu, contraignant des milliers de civils à fuir leurs foyers. Malgré l’implication de la communauté internationale, notamment à travers les processus de Luanda et de Nairobi, aucun cessez-le-feu durable n’a été respecté.

Dans ce contexte, Jean Baptiste Kasekwa insiste sur trois prérequis avant toute négociation :

Un désarmement total et inconditionnel du M23.

La fin du soutien extérieur aux groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.

Des garanties pour le retour en sécurité des populations déplacées.

Ne pas répéter les erreurs du passé

L’histoire récente de la RDC a montré que les accords précipités avec des groupes armés ont souvent conduit à la création de nouvelles rébellions. Jean Baptiste Kasekwa craint qu’un dialogue mal encadré ne vienne légitimer la violence comme moyen d’accéder au pouvoir.

« Nous avons vu par le passé que chaque fois qu’un groupe armé obtient un compromis politique sans rendre les armes, cela crée un précédent dangereux et encourage d’autres mouvements à suivre le même chemin », a-t-il souligné.

Le gouvernement congolais a réaffirmé que toute discussion avec le M23 devait impérativement s’inscrire dans une dynamique de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR). Pas question d’accorder des privilèges aux rebelles au détriment des institutions légitimes du pays.

Alors que les tensions restent vives, la RDC se trouve à un tournant décisif : céder aux pressions diplomatiques pour négocier ou maintenir la ligne dure face à la rébellion. Dans les deux cas, l’avenir du Nord-Kivu se joue sur un équilibre fragile entre paix et fermeté.

Eugène Vomba

Author(s): tazamardc.net
Source: Access the article

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Accepter les Notifications pour ne pas rater les news de la RDC OK No