Dans un contexte marqué par l’instabilité politique et la dégradation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, certaines jeunes filles universitaires ont appelé, ce Samedi 08 mars 2025, à l’éclosion de la jeunesse féminine au sein de l’armée et d’autres services de sécurité.
Elles ont ainsi proposé cela, à l’occasion de la journée internationale du droit de la femme, célébrée ce même Samedi. D’après Patricia Syalinae étudiante en sciences économiques à Beni, malgré l’indifférence, et l’absence de la défense, les femmes doivent apprendre à marquer leur combat aussi dans la protection de la souveraineté du pays car elles demeurent les victimes principalement ciblées par les conflits armés.
« Nous sommes les victimes premières de ces violences, et nous ne devons pas croiser les bras. L’émancipation féminine, c’est aussi prouver aux hommes que nous sommes capables de maintenir notre sécurité sans forcément recourir à eux », a-t-elle déclaré.
Ainsi pour se faire, elle encourage l’enrôlement de plusieurs filles au sein de l’armée et de la population nationale congolaise pour contribuer à la sécurité de plus vulnérables.
« C’est encourageant de nous enrôler dans l’armée, car nous ne le faisons pas, je ne sais pas qui va le faire pour nous. Nous avons de compétences cachées c’est le moment aussi de le démontrer dans l’armée. Nous sommes les premières victimes de violences, voilà pourquoi j’encourage les filles à s’engager dans l’armée afin de ne plus être victimes de cette violence. Le pays brûle et nous ne devons pas assister à cette disparition brutale. C’est important aussi pour nous de marquer notre histoire en servant sous le drapeau national », a poursuivi Patricia Syalinae, une jeune fille âgée d’au-moins 20 ans.
Elle a déploré la dépravation de mœurs qui domine actuellement les réseaux sociaux. Elle appelle les filles à la prise de conscience et de gérer leurs comptes sociaux avec intelligence. Selon elle, ces comptes peuvent être utilisés en dénonçant les abus orchestrés par les ennemis de la République. Elle a aussi encouragé les médias à se rapprocher de la femme, pour la promotion de ses compétences. Patricia a d’ailleurs souhaité que pour garantir la sécurité de la femme sans de remmous, une formation obligatoire en self défense doit être initié à l’université en remplacement des méthodes humaines et dégradantes qui déchirent le milieu universitaire congolais.
« Nous devons être initié à une formation dès l’entrée à l’université pour notre protection homme comme femme. Cela peut aussi être compris comme une contribution à notre protection dans cette zone insecure. Nous pouvons contribuer à l’évolution de notre pays à nous enrolant dans l’armée comme jeune fille. Que d’épuiser nos énergies dans la prostitution, c’est plutôt important d’intégrer l’armée, cela peut nous aider à ne pas nous sous estimé », a-t-elle argué.
Une autre jeune fille, économiste également, invite le gouvernement à rendre attractive l’armée pour permettre une mobilisation croissante de l’armée. Jemimah, fait savoir que la classe politique congolaise actuelle n’aspire pas le changement et qu’il faille la contribution de tout un chacun pour œuvrer au changement du pays.
« Les antivaleurs, garennes notre classe politique. Il faut déjà penser à sa relève. Que dans l’armée aussi dans toutes les institutions. Nous devons pas seulement intégrer l’armée, initions- nous aussi à la politique malgré la stigmatisation des femmes au sein de nos partis politiques. Il est temps de faire la différence et à marquer notre histoire comme jeune fille, c’est possible. Ailleurs, les filles émergent en politique et voire dans le secteur de l’armée, pourquoi pas chez-nous ? » s’est elle interrogé.
Ces jeunes filles ont poussé leur réflexion dans cette révolution de pensée à la suite de l’insécurité qui bat son plein dans l’Est de la RDC, où outre des vies fauchées, des femmes sont violées.
Azarias Mokonzi
Author(s): tazamardc.net
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