La guerre du M23 a affecté sensiblement le secteur du transport dans le grand Nord Kivu. Selon le Réseau des Taximans au Congo (RETAC) noyau de Lubero, depuis l’avancée de la coalition M23-AFC vers des villages périphériques du chef-lieu du territoire de Lubero, des véhicules n’accèdent plus aux zones des ravitaillement en produits vivriers, seules des motos facilitent difficilement les transports.
Pour Kakule Kithende Moïse vice coordonnateur du RETAC Lubero, les taximans prennent le risque sécuritaire au profit de la communauté en fréquentant les villages Kipese, Kathondi, Kitsombiro, Ndoluma, Alimbongo et d’autres agglomérations sous contrôle du M23. C’est ce travail de sacrifice qui permet même la permanence des produits vivriers dans plusieurs autres agglomérations notamment Lubero-centre, Kimbulu, Musienene voire la Ville de Butembo.
« Nous travaillons dans des conditions très difficiles. Vous pouvez voir par exemple des conduction motos qui travaillent sans gilet qui pénètrent jusque dans des milieux sous contrôle du M23. La pomme de terre qu’on consomme dans la ville de Butembo, à Lubero-Centre, c’est grâce au taxi-moto. Il n’y a pas l’accès aux camions. Les taximans ne sont seulement pas passionnés à leur métier mais aussi ils ont le souci d’aider la population », a-t-il dit, évoquant des conséquences graves auxquelles ils sont victimes. A l’en croire plusieurs motos sont déjà perdues depuis le début de cette guerre et des Taximans sont souvent des tracasseries.
Prenant part au culte organisé ce 6 Mars à l’occasion de la journée des taximans au grand Nord Kivu, l’administrateur militaire du territoire de Lubero, a rassuré sur la bonne évolution de la situation sécuritaire. Il appelle cependant les conducteurs moto-taxis d’apporter leur soutien à la recherche, en s’impliquant dans le renseignement.
« Nous comme autorités, ne pouvons pas gagner cette guerre sans l’accompagnement de la population. Tout ce qui doit se passer, c’est fort probable que les taximans soient toujours au courant. Vous avez une très grande mission surtout dans le renseignement. Vous transportez quelqu’un d’un point de départ jusqu’à destination. Il y a parmi vous ceux qui transportent des gens de Goma, Rutshuru, Kirumba, Kayna. Ils savent bien les chemins pour arriver dans tel ou tel autre milieu. Nous sommes dans une période de guerre, nous avons intérêt de savoir qui nous entourent », insiste le colonel kiwewa Mitela Alain.
Pour cette année 2025, la journée de taxi-man a été célébrée sous une méditation suite à la situation sécuritaire inquiétante en territoire de Lubero.
David Mayani
Author(s): tazamardc.net
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