Bunia, 05 mars 2025(ACP).- La désinformation contribue de manière négative à fragiliser une opinion publique de la province de l’Ituri, dans le Nord-est de la République démocratique du Congo, déjà traumatisée par une décennie de guerre, a appris mardi l’ACP de source onusienne.
« La désinformation, les fausses rumeurs, ça va dans tous les sens.
Cela contribue à fragiliser une opinion publique qui est déjà traumatisée par une décennie de guerre, pour ne prendre que le cycle actuel qui dure depuis 2017 », a déclaré le porte-parole de la Monusco/Bureau de l’Ituri, Jean-Tobie Okala, lors d’une table ronde d’échanges entre les jeunes, les journalistes de Bunia et le staff de la Monusco sur le rôle de cette mission de l’Onu et la lutte contre la désinformation.
Il a indiqué qu’en cette période où le pays traverse de moments difficiles de son histoire avec l’agression rwandaise, il est important et urgent que toutes les choses sociales s’engagent pour enrayer ce fléau qui circule abondamment ces derniers temps dans les réseaux sociaux.
« La Monusco a régulièrement, avec toutes les couches de la population, les journalistes, les hommes politiques, les jeunes, les associations de femmes, les opérateurs économiques ; nous avons besoin d’écouter les hommes qui ont aussi besoin de nous écouter (…) vous avez des questions. Et on y a ajouté l’aspect désinformation parce que le pays connaît un moment critique, j’ai envie de dire, malheureusement, un moment critique de son histoire », a fait savoir Jean-Tobie Okala.
S’agissant de l’objectif de ces assises, il a précisé : « Donc l’objectif d’aujourd’hui, c’était d’écouter des jeunes. Une guerre se gagne aussi au plan psychologique, au plan de la désinformation. Et donc les gens ne doivent pas tomber dans certains écueils, dans certains travers. Ils ne doivent pas tomber dans la désinformation qui contribue, comme je l’ai dit, à fragiliser des aspects qui sont déjà très faibles ».
Pour prévenir la psychose qui a gagné Bunia entre Janvier et février 2025 suite à une désinformation propagée sur les réseaux et qui avait provoqué même la fuite de plusieurs ménages, les uns vers l’Ouganda et, d’autres, vers Kisangani, Jean-Tobie Okala a recommandé instamment à chacun d’avoir le réflexe de vérifier toute information sensible avant de la partager parce que, a-t-il martelé, la désinformation est un poison, un cancer qui tue.
« Lorsque vous avez une information, surtout sensible, qui met en mal la réputation d’une personne, d’une institution, telle que les FARDC, telle que la Monusco, telle que le gouvernement congolais, oui, la liberté d’expression, elle est autorisée, mais que les gens vérifie cette information avant de la partager », a-t-il ajouté.
« Donc chacun à son niveau, les jeunes qui étaient là, vous, journalistes, devez dire ‘‘non’’, la désinformation ne passera pas par moi. Non, je ne ferai pas partie de ceux et celles qui véhiculent ce poison, parce que c’est un poison, c’est un cancer qui tue », a-t-il conclu.
ACP/UKB
Author(s): acp.cd
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