RDC : Seth Kikuni, Mike Mukebayi et Denise Mukendi libérés de la prison de Makala

Dans la soirée de ce samedi 1er mars 2025, trois figures connues de la scène politique et sociale congolaise, à savoir l’ancien candidat à la présidence Seth Kikuni, l’ex-député provincial Mike Mukebayi, et l’influenceuse Denise Mukendi Dusauchoy, ont quitté le Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa (CPRK), plus connu sous le nom de prison centrale de Makala. Leur sortie survient à la suite d’une décision de liberté conditionnelle, prise par le Ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, sur instructions du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi.

Selon des sources gouvernementales, cette libération vise à contribuer à la décrispation de l’environnement sociopolitique du pays, dans un contexte particulièrement tendu marqué par la guerre d’agression rwandaise à travers la rébellion du M23/AFC dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Cette initiative s’inscrit dans la volonté du pouvoir de favoriser un climat apaisé, notamment à quelques mois des échéances politiques importantes.

Les trois personnalités concernées avaient été incarcérées pour des faits qualifiés de troubles à l’ordre public et de propagation de fausses informations, parmi d’autres accusations. Seth Kikuni, après son arrestation en septembre 2024, avait été condamné à une année de prison par le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe pour « incitation à la désobéissance civile » et « propagation de faux bruits ». Le procureur avait requis trois ans de détention, mais la condamnation fut plus légère. Son arrestation faisait suite à ses propos tenus à Lubumbashi fin août 2024, et avait créé une onde de choc parmi les opposants au régime.

De son côté, l’ex-député provincial Mike Mukebayi, qui avait passé 21 mois en détention provisoire à la prison de Makala, avait été condamné à 30 mois de servitude pénale par la cour d’appel de Kinshasa-Gombe pour « faux bruits », suite à ses déclarations faites dans une émission de télévision. Mukebayi, cadre du mouvement Ensemble pour la République dirigé par Moïse Katumbi, avait été accusé d’avoir véhiculé de fausses informations pouvant nuire à l’ordre public.

Quant à l’influenceuse Denise Mukendi Dusauchoy, elle avait été condamnée en décembre 2024 par le Tribunal de paix de Kinshasa-Ngaliema à une peine de trois ans de prison pour « faux bruits », « faux en écriture » et « injures publiques » à l’égard de l’opposant politique Jacky Ndala et des services de renseignement congolais. Bien que le ministère public avait requis huit ans de prison, le juge de paix, tenant compte des limites imposées par la loi sur les peines prononcées en matière de tribunaux de paix, avait décidé d’une peine plus clémente.

Cette série de libérations intervient dans un contexte où le pouvoir en place semble vouloir assouplir la pression exercée sur les opposants et apaiser un climat politique tendu. Avant ces libérations, un autre opposant notable, Jean-Marc Kabund, ancien Secrétaire Général du parti présidentiel UDPS/Tshisekedi, avait également quitté la prison de Makala, dans un contexte similaire.

Josué Mutanava

Author(s): tazamardc.net
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