Est de la RDC : la Chine appelle la communauté internationale à ouvrir “de toute urgence” plus de couloirs humanitaires dont l’aéroport de Goma

Depuis la prise de la ville de Goma par la rébellion du M23, la situation sécuritaire et humanitaire continue de se détériorer, avec l’extension des combats jusqu’à Bukavu. Par ailleurs, Fu Cong a insisté sur l’urgence de garantir la protection des civils et des humanitaires dans les zones de conflit. Il a plaidé pour l’ouverture immédiate de corridors humanitaires et la réouverture des infrastructures vitales comme les aéroports, soulignant également le rôle crucial de la MONUSCO dans la protection des populations, rôle qu’il exhorte toutes les parties à respecter.

“ La communauté internationale devrait exhorter toutes les parties à respecter le droit international humanitaire, à assumer la sécurité aux civils et au personnel humanitaire, à ouvrir de toute urgence plus de couloirs humanitaires, à rouvrir les aéroports de Goma et de Bukavu et à rétablir pleinement les services essentiels tels que l’eau et l’électricité ”,

Et d’ajouter :

“ La MONUSCO s’acquitte de sa tâche de protection des civils conformément au mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, et toutes les parties doivent s’abstenir de toute ingérence et obstruction. La sécurité des missions étrangères, des ressortissants étrangers et des entreprises doivent également être pleinement garantie ”.

Depuis la prise de plusieurs localités dans la partie Est de la RDC, la situation humanitaire se détériore. Dans la ville de Goma et de Bukavu notamment, les populations déplacées font face à des défis majeurs pour vivre au jour le jour, l’aide humanitaire n’étant pas acheminée jusqu’à eux, suite à l’interdiction de nouveaux hommes forts du M23/AFC qui contrôlent la zone. Le risque des épidémies suite à la multiplication des cadavres dans les rues à Goma n’a pas aidé les choses.

La situation s’est vue compliquée aussi par les pillages des entrepôts humanitaires à Bukavu et Goma, ce qui constitue une entrave supplémentaire à l’aide humanitaire. Cette situation limite les capacités de réponse des organisations humanitaires, d’où l’appel pressant à respecter les obligations du droit international humanitaire.

Le coordonnateur humanitaire, Bruno Lemarquis, a déjà exprimé sa préoccupation face à l’extension et l’intensification des combats que mènent les rebelles du M23 dans l’Est du pays. Au moment où les combats se rapprochent de la ville d’Uvira, cette extension rapide et ininterrompue du conflit inflige un lourd tribut à la population civile, rappelait Lamarquis qui a aussi exhorté à la réouverture rapide des aéroports de Goma et de Bukavu pour faciliter la délivrance de l’aide humanitaire.

Pendant ce temps, Médecins Sans Frontières (MSF) a alerté sur l’urgence de protéger les civils et d’assurer l’accès humanitaire à Uvira, où les affrontements empêchent la circulation des ambulances et exposent les hôpitaux aux violences. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM), pour sa part, a condamné le pillage de ses entrepôts à Bukavu, qui compromet gravement l’assistance alimentaire destinée aux familles vulnérables.

“Nous appelons toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, y compris la protection des civils et des travailleurs humanitaires”, a déclaré le PAM.

Face à cette crise, les Nations Unies et plusieurs organisations humanitaires intensifient leur plaidoyer pour une mobilisation immédiate afin d’éviter une catastrophe humanitaire d’ampleur. Lors de la 37e session spéciale du Conseil des droits de l’homme à Genève, Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, a appelé à l’ouverture de l’aéroport de Goma pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.

Le Royaume-Uni a quant à lui alerté sur l’urgence d’une réponse humanitaire rapide, estimant que près d’un million de personnes ont été déplacées par les récents affrontements.

L’accès à la nourriture représente un défi majeur pour les familles déplacées. Selon OCHA, la quasi-totalité des cultures et des provisions a été pillée, aggravant la précarité des populations concernées. L’ONU, via son Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Global Protection Cluster (GPC), intensifie la pression sur les parties prenantes pour garantir l’accès humanitaire et renforcer la protection des civils.

Lire aussi : RDC : la ville de Goma menacée par le choléra, une vingtaine de cas dont un décès recensés notamment dans le camp de la Monusco qui accueille des militaires congolais désarmés

Kuzamba Mbuangu

Author(s): actualite.cd
Source: Access the article

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