Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté, ce vendredi 21 février, une série de résolutions sur la crise sécuritaire qui secoue l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Condamnant fermement l’offensive en cours du M23 et le soutien des Forces de défense du Rwanda (RDF) à ce groupe armé, l’ONU exige un retrait immédiat des rebelles de Goma, Bukavu et des autres zones sous leur contrôle.
Face à la détérioration de la situation sécuritaire, le Conseil de sécurité a rappelé que « la situation en RDC constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales dans la région » et a agi sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Dans ses résolutions, il « condamne fermement l’offensive en cours et les avancées du M23 au Nord-Kivu et au Sud-Kivu avec le soutien des Forces de Défense du Rwanda (RDF), leur prise de contrôle de la ville de Goma, la capture de l’aéroport et des entrées principales de Goma le 28 janvier, ainsi que de Bukavu le 14 février 2025″.
Le Conseil demande au M23 de « cesser immédiatement les hostilités, de se retirer de Goma, Bukavu et de toutes les zones contrôlées », précisant que ce retrait ne doit pas être entravé. L’ONU appelle également les Forces de défense du Rwanda à cesser leur soutien au M23 et à quitter sans condition le territoire congolais.
Vers un processus de paix renforcé
L’ONU soutient activement les efforts diplomatiques en cours et appelle la RDC et le Rwanda à reprendre sans conditions les négociations pour une solution pacifique et durable. Le Conseil « réaffirme le rôle critique des processus de Luanda et de Nairobi et la nécessité de renforcer leur coordination, harmonisation et complémentarité« , tout en soulignant l’importance de la médiation menée par le Président João Lourenço.
Dans cette dynamique, le Conseil encourage « la reprise des consultations politiques sous le Processus de Nairobi sous la direction de l’ancien Président Uhuru Kenyatta, afin de traiter la question des groupes armés opérant en RDC, y compris le M23« .
Le Conseil de sécurité exprime sa vive préoccupation face aux graves violations des droits humains commises dans l’Est de la RDC. Il « condamne fermement toutes les attaques dirigées contre la population civile et les infrastructures, y compris contre le personnel des Nations Unies et le personnel humanitaire et médical » et exige que les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité soient poursuivis.
Face à l’aggravation de la crise humanitaire, les Nations Unies demandent « l’ouverture urgente de corridors humanitaires temporaires dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu pour assurer le réapprovisionnement en articles essentiels et la libre circulation des civils et des travailleurs humanitaires« .
Un soutien renouvelé à la MONUSCO
Le Conseil de sécurité réaffirme son appui à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) et met en garde contre toute tentative d’entraver son action. Il « souligne que toute tentative d’entraver la MONUSCO dans l’exécution de son mandat ne sera pas tolérée et rappelle que les attaques contre les Casques Bleus peuvent constituer des crimes de guerre« .
Mais aussi, l’ONU dénonce l’exploitation illégale des ressources naturelles congolaises, appelant à « des efforts renouvelés pour restreindre l’étiquetage illégal et garantir la transparence et la traçabilité des exportations minières« .
Par ces décisions, le Conseil de sécurité réaffirme son engagement en faveur de « la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la RDC » et promet de « rester activement saisi de la question« .
Franck Kaky
Author(s): tazamardc.net
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