Le mouvement AFC/M23, groupe armé qui a déjà été au cœur de multiples tensions dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), a annoncé son entrée « officielle » dans la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Selon Bertrand Bisimbwa, coordonnateur adjoint du mouvement, des combattants ont été aperçus à plusieurs endroits clés, dont la célèbre Place de l’Indépendance.
Les autorités congolaises avaient rapidement réagi en annonçant, dans la nuit de samedi à dimanche, que la ville, brièvement occupée par le M23, était désormais sous le contrôle de l’armée congolaise et des « vaillants Wazalendo » (les forces de défense locales). Cependant, des vidéos diffusées ce dimanche matin ont montré des éléments du M23 se déployant dans divers quartiers de Bukavu, semant une inquiétude croissante parmi les habitants et les observateurs internationaux.
Le climat de tensions a pris une autre dimension samedi soir, lorsque le président français Emmanuel Macron a pris la parole sur X (ex-Twitter) après un échange avec son homologue congolais Félix Tshisekedi. Le président français a fermement appelé au « retrait immédiat » des combattants du M23 de Bukavu et de l’aéroport de Kavumu, également occupé. Il a insisté sur la nécessité d’un cessez-le-feu et du retour des autorités civiles et militaires. Déjà, à la veille, le président français Emmanuel Macron avait également fait appel à l’implication du Rwanda, accusé de soutenir le M23, pour garantir la mise en œuvre de ces mesures d’urgence.
Les autorités européennes ont rapidement réagi, soulignant leur inquiétude face à la violation des appels au cessez-le-feu. Dans un communiqué, le porte-parole des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE), Anouar El Anouni, a exprimé son alarmisme face à la prise de Kavumu et à l’entrée du M23 à Bukavu. L’UE a souligné qu’elle examinait « d’urgence tous les moyens à sa disposition » pour répondre à la violation continue de l’intégrité territoriale de la RDC.
De son côté, la Belgique a fermement condamné l’offensive du M23 à Bukavu. Le ministère belge des Affaires étrangères a dénoncé la situation en affirmant que l’escalade des violences aggravait « les souffrances humaines » et augmentait les risques d’une extension du conflit. Les autorités belges ont réaffirmé leur soutien à la médiation régionale et au dialogue entre les parties, tout en prévenant que des mesures supplémentaires seraient prises avec leurs partenaires européens et internationaux.
Alors que la communauté internationale se mobilise, la situation sur le terrain reste volatile. Les habitants de Bukavu, déjà traumatisés par des années de conflit, se retrouvent une nouvelle fois dans l’incertitude, avec des combats qui pourraient de nouveau perturber leur quotidien et les opérations humanitaires vitales dans cette partie de la province du Sud-Kivu.
La rédaction
Author(s): tazamardc.net
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