2025-02-13
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La population boyomaise subit, depuis le début de la saison sèche, un calvaire dû au manque d’eau. Un phénomène angoissant qui touche particulièrement les femmes, premières victimes de cette crise.
Une sécheresse prolongée
La partie Est du pays traverse une période de sécheresse qui dure environ quatre mois, de janvier à avril, selon le service de l’Agence nationale de météorologie et de télédétection par satellite (METELSAT). Durant cette période, l’accès à l’eau devient particulièrement difficile, notamment pour les habitants éloignés des installations de la Regideso. Habituellement, lorsque cette dernière annonce une coupure, la population se rabat sur les fontaines et autres sources naturelles. Cette fois-ci, ces sources elles-mêmes sont à sec.
Le 8 février 2025, la Regideso a annoncé une coupure d’eau sur toute l’étendue de la ville de Kisangani, prévue du dimanche 9 au jeudi 13 février 2025. Cette interruption drastique est due à des raisons techniques.
« La Regideso était censée prendre la relève pendant cette période de sécheresse […] mais maintenant elle ne sera pas active pendant cinq jours. Ici, à la source, il n’y a même pas d’espoir de trouver de l’eau. La Regideso aurait dû prévenir au moins deux jours à l’avance pour que les habitants puissent faire des réserves », déplore Ezéchiel Saidi, étudiant à l’université libre de Kisangani, interrogé par KIS24.
Un quotidien bouleversé
À la commune Makiso, la population afflue vers la source Stanley, située près de l’immeuble 1925, qui voit depuis dimanche un afflux massif de résidents venus de toute la ville.
« Nous venons de la commune de Mangobo, vers Magopi. Nous avons essayé d’aller aux sources situées vers Aspiro et derrière le campus de l’Unikis, mais il n’y avait aucun moyen de trouver de l’eau. Je suis mère de sept enfants et, comme tout le monde, ils ont besoin d’eau », témoigne Maman Pichuna, habitante de la commune de Mangobo, rencontrée à la source Stanley.
Les femmes, en particulier, souffrent également du manque d’eau pour des raisons d’hygiène personnelle.
« Nous avons besoin d’eau en permanence pour assurer notre propreté. Nous en priver à de lourdes conséquences sur notre hygiène, notamment pendant les menstruations. Cinq jours sans eau, c’est comme une condamnation », explique une autre femme, également présente à la source Stanley.
L’eau, un besoin prioritaire
Face à cette crise, la population boyomaise exprime une priorité claire : « En ce moment, nous avons plus besoin d’eau que d’électricité. Faire la vaisselle, lessiver et accomplir les tâches ménagères nécessitent toujours de l’eau. Nous avons du mal à nous laver au moins deux fois par jour, car l’eau est devenue une denrée rare », confie une femme ayant attendu près de cinq heures à la source Stanley sans obtenir ne serait-ce qu’un litre d’eau.
Chaque année, Kisangani fait face à ce problème de pénurie d’eau, alors même qu’elle est entourée par les eaux du fleuve Congo, de la rivière Tshopo et de la Lindi. Un paradoxe qui ne cesse d’interroger la population et les autorités.
Author(s): mediacongo.net
Source: Access the article