Face aux accusations d’ingérence dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Parlement européen a adopté, ce jeudi, une résolution suspendant l’accord minier et l’aide militaire au Rwanda. Ce protocole, signé en février 2024, portait sur l’exploitation des minerais stratégiques.
Un vote massif contre Kigali
Avec 443 voix pour et seulement 4 contre, les eurodéputés ont exigé la suspension immédiate du protocole d’accord UE-Rwanda sur les chaînes d’approvisionnement des matières premières. Selon le texte adopté, cette suspension restera en vigueur jusqu’à ce que le Rwanda prouve qu’il a cessé son ingérence en RDC et stoppé l’exportation des minerais provenant des zones sous contrôle du M23.
Gel de l’aide militaire et réexamen de la coopération
Au-delà de la coopération minière, la résolution demande à la Commission européenne de geler immédiatement l’aide financière, les programmes de développement et la coopération sécuritaire avec Kigali. Cette suspension repose sur l’article 101, paragraphe 7, de l’accord de Samoa, qui conditionne le financement européen à des critères de bonne gouvernance et de respect des droits humains.
La décision du Parlement fait suite à l’escalade de la violence dans l’est de la RDC et aux révélations de plusieurs rapports internationaux accusant Kigali de soutenir le M23/AFC dans ses exactions contre la population congolaise.
L’UE condamne les violations des droits humains en RDC
Dans cette résolution, l’Union européenne dénonce les violations graves des droits humains au Kivu, notamment les pillages, viols massifs et déplacements forcés. Elle fustige également l’exploitation illégale des ressources congolaises par les groupes armés, soulignant que ce pillage prive le peuple congolais de ses richesses tout en finançant la guerre.
Avec cette mesure, l’Europe envoie un signal fort au Rwanda et pourrait pousser d’autres acteurs internationaux à prendre des sanctions similaires.
Daniel Bawuna
Author(s): mines.cd
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