Sud-Kivu: au moins 30 000 personnes en provenance des villages situés sur le littoral de Minova se sont déplacées et les affrontements à Nyabibwe a suscité de vives inquiétudes parmi les habitants de

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a présenté ce mardi 11 février 2025 un aperçu général sur la situation socio-sécuritaire dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu) où des affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23 provoquent des conséquences humanitaires. Les combats se sont se situent sur l’axe Minova-Bukavu, notamment autour des hauts plateaux de Chambombo (Groupement Buzi) et près de la localité de Nyabibwe (Groupement Mbinga Nord), y compris à Kalehe centre.

Selon des sources humanitaires locales, des bombardements à Nyabibwe, située à 60 km de Bukavu, ont blessé au moins trois personnes et endommagé des infrastructures électriques. D’autres incidents de protection, y compris des pillages et des arrestations arbitraires, ont également été signalés le long de l’axe Nyabibwe-Kalehe centre.

“Des sources sanitaires estiment que depuis le 29 janvier, au moins 30 000 personnes en provenance des villages situés sur le littoral de Minova (Kasunyu, Nyamasasa, Ruhunde, Karango et Kiniezire/Mukwidja) se sont déplacées vers le territoire d’Idjwi, ainsi que vers Kalehe centre, Katana, Kavumu, Mudaka et Bukavu. D’autres déplacés se sont dirigés vers Bunyakiri à l’ouest de Kalehe, et Kalungu, au nord. Selon des sources locales, depuis le 5 février, des individus armés ont commis de nombreuses violations des droits humains, y compris des violences sexuelles et des pillages, notamment dans la localité d’Ihusi”, rapporte le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

L’écho des affrontements à Nyabibwe a suscité de vives inquiétudes parmi les habitants de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, conduisant à la suspension des cours dans de nombreuses écoles et universités à partir du 7 février. De plus, certains commerçants de Bukavu ont commencé à prendre des précautions en déplaçant leurs marchandises pour prévenir tout risque de pillage.

“À Minova, les activités socio-économiques ont repris, et les marchés locaux fonctionnent de nouveau normalement. Les écoles ont timidement recommencé leurs activités. De nombreux habitants qui avaient fui les affrontements vers Goma en janvier rencontrent des difficultés pour rentrer avec leurs enfants, en raison de l’interdiction de traversée du lac Kivu entre le point d’entrée de Nzulo (Nord-Kivu) – Bugulube (Sud-Kivu) et Idjwi-Kasunyu. Depuis le 5 février, le Bureau Central de la Zone de Santé (BCZ) de Minova a également relancé ses activités de surveillance épidémiologique. Les activités humanitaires se poursuivent, bien que des contraintes logistiques affectent les chaînes d’approvisionnement médical. De nombreux établissements de santé sont presque en rupture de stocks de médicaments essentiels, mettant en péril l’accès aux soins”, ajoute la note d’information humanitaire.

La situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer rapidement, avec l’escalade du conflit armé qui provoque des déplacements massifs et exacerbe les besoins humanitaires. Le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda contrôle désormais Goma après d’intenses affrontements avec l’armée congolaise, qui ont forcé des centaines de milliers de civils à fuir. Ce mouvement rebelle proche de Kigali ambitionne de s’étendre également dans la province du Sud-Kivu.

Dans l’ensemble du pays, plus de 21 millions de personnes avaient déjà besoin d’aide humanitaire avant la dernière escalade de la crise, l’un des chiffres les plus élevés au monde selon OCHA RDC. Environ un million de personnes ont cherché refuge dans les pays voisins, tandis que l’escalade de la violence dans l’est du pays menace d’aggraver la crise.

Depuis début janvier, l’escalade du conflit et l’intensification des attaques du M23 au Nord et au Sud-Kivu ont déplacé des centaines de milliers de personnes, aggravant la crise humanitaire et mettant à rude épreuve des ressources déjà rares. Les violences ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés, tandis que la fermeture des routes et l’insécurité restreignent encore davantage l’accès humanitaire.

Clément MUAMBA

Author(s): actualite.cd
Source: Access the article

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